Mardi 3 janvier : De la férie – en France, sainte Geneviève

Ô pieuse épouse de Dieu, aurore des affligés, vierge de France, ô vierge pleine de douceur, écoutez ceux qui crient vers vous, ne dédaignez pas ceux qui vous prient.   Graduel de la Messe de sainte Geneviève.

Sainte Geneviève eut une grande influence dans l’histoire de France. Elle vivait en banlieue parisienne, à Nanterre, plus exactement. Mais c’était au 5° siècle, et la vie y était bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui ! Vers 7 ans elle croisa l’évêque saint Germain d’Auxerre qui perçut en elle une vocation et l’encouragea à la vie consacrée, ce qu’elle réalisa plus tard. Quand Attila assiégea Paris en 451, Geneviève, à 28 ans, se dressa pour secourir la ville. Elle exhortera les parisiens à rester ferme, promettant de prier pour obtenir la sauvegarde de Paris, ce qui arrivera. Elle protègera encore Paris à d’autres reprises, et s’attirera l’affection et l’admiration du roi Clovis, de sa femme Clotilde, de tous les parisiens, et jusqu’en Orient on la vénérait ! Paris conserve encore, dans l’église Sainte Geneviève à deux pas du Panthéon, le tombeau de sa sainte patronne, vide, car ses reliques ont été brûlées à la révolution française.

Geneviève nous rappelle ce que peut faire une âme fidèle à Dieu : plus que tous les rois et les puissants de ce monde ! Hier comme aujourd’hui, la vraie solution des crises de ce monde se trouve dans la sainteté. Et si nous nous y mettions ?

Pratique : Aujourd’hui nous prierons pour toute nécessité que nous rencontrerons.

Lundi 2 janvier : Fête du saint Nom de Jésus

Il n’est sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. Parole de saint Pierre, d’après l’épître de ce jour.

Après un saint Bernard qui parla avec tant de douceur de la bonté du Nom du Seigneur, c’est au 14° et 15° siècle, sous l’influence des Franciscains en général, et de saint Bernardin de Sienne en particulier, que se popularisa la dévotion au saint Nom de Jésus. On prit alors l’habitude de mettre partout les lettres IHS dans un soleil, en gage de bénédiction. On en trouve encore souvent de nos jours…

Dans la Bible, le nom n’est pas lié à un goût ou une mode, mais à une mission profonde qui est donnée par Dieu. Abraham est appelé ainsi par Dieu car il doit devenir le père d’un grand nombre de nations, et Simon est surnommé Pierre puisque sur lui sera édifiée l’Eglise. Quand à lui, le Nom de Jésus, indiqué par l’ange à Marie et à Joseph, signifie littéralement : Dieu sauve. Ainsi nous est révélée la mission essentielle du Seigneur sur la terre : nous sauver !

Comme nous devrions alors veiller à nous incliner avec amour au Nom sacré de Jésus comme nous y invite la liturgie ! Le propre des pays chrétiens était de chercher glorifier Jésus autant que possible, et c’est la pauvreté de notre époque de vouloir confiner la dévotion aux sacristies et aux options purement personnelles et intimes. Evitons pour nous cet esprit laïciste ! Manifestons publiquement notre respect pour le Nom sacré de notre Sauveur, et puisque Jésus est tout salut, pensons alors à l’invoquer souvent

Pratique : plusieurs invocations du Nom de Jésus.

Dimanche 1er janvier 2017 : Octave de la Nativité du Seigneur

En ce temps-là, le huitième jour, auquel l’enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus, que l’ange avait indiqué avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère.        Evangile de la fête.

Il est parfois difficile d’être catéchiste… Je crois m’en être tiré assez correctement pour expliquer aux chères têtes blondes la Conception de Jésus sans l’intervention d’un homme, mais pour ce qui est de la circoncision du Seigneur, c’est vraiment mission impossible ! Quand à vous, je ne sais pas si vous avez eu des lacunes à ce sujet dans votre éducation à la foi, mais je profiterai de ce que nous soyons entre adultes, pour en dire un mot aujourd’hui.

Dans l’Ancien Testament, la circoncision était le signe de l’alliance avec Dieu. L’enfant qui était circoncis entrait dans le peuple de Dieu, la grande famille de ceux qui étaient fidèles à Dieu et adhéraient à sa promesse de salut sur le monde. Jésus n’avait évidement personnellement aucun besoin d’être circoncis ! Il a voulu l’être pour dire la valeur de cette cérémonie de l’Ancien Testament, et aussi pour manifester son appartenance – très particulière dans son cas – à ce peuple de Dieu. Précisons tout de même qu’après la venue de Jésus-Christ, ce n’est plus la circoncision mais le baptême qui réalise cette appartenance…

Nous ne sommes plus circoncis de chair, mais sommes-nous des circoncis… de cœur, comme le demande saint Paul aux Romains ? De ceux qui ne sont pas simplement baptisés, mais qui vivent la fidélité à Dieu et travaillent, là où ils ont été placés, à bâtir le royaume de Dieu ? A ceux-là, toujours d’après saint Paul, le Seigneur donnera la vraie paix ! Tels seront mes vœux pour vous en 2017 !

Pratique : Nous ne manquerons pas de réciter le Veni Creator pour demander la bénédiction sur l’année nouvelle.

Samedi 31 décembre

Cette année on ne fait pas le dimanche dans l’octave de Noël, mais celui-ci servira de méditation pour aujourd’hui !

Tandis que tout reposait dans le silence, et que la nuit, dans sa course, était au milieu de son chemin, votre parole toute-puissante, Seigneur, vint des cieux du trône royal.              Introït de la Messe.

Au temps de Noël, la liturgie de l’Eglise nous décrit tous les adorateurs de l’Enfant : Elle a parlé des bergers le jour de Noël, Elle parlera bientôt des mages à l’Épiphanie, Elle évoque aujourd’hui Siméon et Anne. Et ils ne sont certainement pas les moindres des adorateurs ! Pendant que les bergers gardaient leur troupeau, et les mages étudiaient les étoiles, Siméon attendait la consolation d’Israël et Anne ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière… Alors pour leurs cœurs si droits, pas besoin d’ange ni d’étoile, c’est le Saint-Esprit qui leur chuchote l’incroyable vérité : cet Enfant que personne ne remarque au milieu du brouhaha du Temple est le Sauveur attendu, la lumière des nations et la gloire d’Israël !

La leçon est belle pour nous, ne trouvez-vous pas ? Nous qui prenons tant d’importance à ce qui se voit, à notre réussite et notre réputation, nous négligeons trop souvent la vie de prière et l’attention à l’Esprit-Saint… Pourtant c’est bien là que se joue en vérité tout le destin de l’humanité. Comme le dit l’Introït de la Messe, c’est dans le silence de la nuit que la parole toute-puissante est descendue sur la terre… et seulement dans le silence de notre prière que nous pourrons l’accueillir. Il manque tellement de Siméon et d’Anne de nos jours… Essayons du moins à leur suite d’être de vraies âmes de prières, de ces petits à qui le Seigneur révèle les secrets qu’Il cache aux sages et aux puissants !

Pratique : réciter le Te Deum ou toute autre prière d’action de grâces pour l’année qui se termine !

Vendredi 30 décembre

Après l’intervention du premier ange, c’est toute une troupe qui proclame : Sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté !

Oui, oui, je sais… La traduction exacte de la parole des anges serait plutôt : paix sur la terre aux hommes qu’Il aime… Mais si on a traduit depuis des centaines d’années selon la première version, et qu’on la garde dans la liturgie, c’est qu’elle correspond bien à la foi, et qu’elle a quelque chose à nous dire ! Et pour tout vous dire, elle me plaît bien…

Un homme de bonne volonté, à votre avis, c’est quoi ? Quelqu’un d’honnête intérieurement ! Il ne triche pas avec la vérité quand il la voit. Quelqu’un de généreux dans sa vie ! Il ne compte pas ses efforts devant le bien à accomplir. Quelqu’un enfin qui favorise la paix autour de lui. Bref un vrai gibier d’Evangile ! Il suffit de lui expliquer la parole de Dieu, pour qu’il s’ouvre rapidement à sa lumière. Bien des missionnaires ont ainsi raconté que, faisant le catéchisme dans des endroits reculés, ils ont trouvé de ces âmes de bonne volonté, qui leur disaient avoir toujours cru en grande partie ce qu’ils enseignaient.

Ce qui est vrai de ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ, reste vrai pour les baptisés… On a beau être baptisé, si on n’est pas un homme de bonne volonté, il y a fort à parier que l’Évangile provoquera en nous des tensions, des lâchetés, des trahisons. Alors, sommes-nous des hommes de bonne volonté ? Du moins… nous efforçons-nous de le devenir ?

Pratique : Veiller à être généreux aujourd’hui.

Jeudi 29 décembre : de la férie

J’ai déjà eu l’occasion de le dire : on a toujours intérêt à scruter les paroles des anges ! En effet ces purs esprits comprennent les mystères de Dieu bien mieux que nous autres, pauvres hommes. Et quand ils disent quelque chose, il y a pour nous une grande lumière ! Revenons alors, pour ces jours de férie, sur les paroles des anges de Noël…

Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David.

La joie est donc le résumé du mystère de la Nativité ! Et même une joie universelle puisque tout le peuple sera concerné… Il faut dire que Dieu a « mis le paquet » : Le Sauveur attendu depuis des millénaires arrive, ce qui n’est pas rien. Mais de plus, ce Sauveur n’est pas n’importe qui, mais le Christ Seigneur (manière pour l’ange d’indiquer que le Messie est Dieu Lui-même), et, comble d’admiration… Il vient partager nos existences ! Les anges s’extasient devant le cadeau royal de Noël, celui de l’amour intense de Dieu pour les hommes, et qui devrait les remplir d’une joie profonde. A-t-on jamais entendu parler d’un Dieu qui se soit fait aussi proche des hommes ? remarquait finement saint Thomas d’ Aquin…

Ah, si tous les hommes, malgré la lourdeur de leurs cœurs, pouvaient s’ouvrir à cette annonce et  recevoir la joie qui leur est si largement proposée !

Pratique : Une visite au Saint Sacrement dans une église.

Mercredi 28 décembre : les saints Innocents

Notre âme s’est échappée comme un passereau du filet des chasseurs. Le filet a été brisé et nous avons été délivrés.                                                                        Offertoire de la Messe des saints Innocents.

Les saints Innocents sont ces enfants du coin de Bethléem massacrés par Hérode en lieu et place de Jésus-Christ. Pour avoir donné leur vie à cause de Notre-Seigneur, leur drame s’est changé en récompense : ils ont reçu la palme du martyre. Le premier témoignage de leur fête en Occident est au 5ème siècle. En leur honneur il était coutume, au Moyen-Âge, d’admettre les enfants en ce jour dans le chœur des cathédrales. Dans les couvents, bien souvent, les novices commandent aujourd’hui aux anciens !

Les saints Innocents nous rappellent le drame de ce monde : alors que le Seigneur vient à Noël comme un enfant, plein de bonté et de douceur, le monde n’est pas près à le recevoir et son aversion se changera en violence et en haine… A travers Hérode, on voit donc le perpétuel combat entre la lumière et les ténèbres, entre la vie généreuse et l’égoïsme. L’histoire continue de nos jours à travers les nouveaux innocents persécutés… Je veux parler de tous ces enfants que l’avortement prive de la vie, et à toutes ces blessures aussi que les parents connaissent à travers ce drame.

Que les saints Innocents nous obtiennent notre conversion, le pardon de Dieu, et nous donnent l’amour de toute vie humaine.

Pratique : Prier pour toutes les victimes de l’avortement, enfants et parents.

Mardi 27 décembre : Saint Jean

Celui-ci est Jean, qui se reposa pendant la cène sur la poitrine du Seigneur : bienheureux Apôtre, à qui furent révélés de célestes secrets !                          Antienne des vêpres de la fête de saint Jean.

Saint Jean était un apôtre de premier plan… Cousin du Seigneur, membre du cercle restreint des intimes à qui le Seigneur révélait ses plus grands secrets, il s’appellera lui-même : Celui que Jésus aimait ! Il reposera sur sa poitrine le soir du jeudi saint, sera présent au pied de la Croix, et recevra Marie comme Mère, et pour nous tous. Il écrivit le quatrième évangile, qui proclame très clairement la divinité de Jésus-Christ…

Saint Jérôme rapporte qu’à la fin de sa vie, Jean ne cessait de répéter aux chrétiens Aimez vous les uns les autres ! Au point que les fidèles, lassés de ce radotage, lui demandèrent pourquoi il répétait toujours la même chose. Saint Jean répondit : C’est la parole du Seigneur et elle suffit !

Je me garderai bien de reprocher à saint Jean de répéter cela… Je crois au contraire qu’il faudrait nous le redire tous les jours ! Quand donc, nous autres chrétiens, poursuivrons nous vraiment cette charité comme l’idéal de vie qui nous est demandé ? Quand donc serons-nous un peuple rempli de l’amour des autres ? Ce jour là, la crise dans l’Église ne sera plus qu’un lointain souvenir pour historiens… Allez, aujourd’hui, on commence !

Pratique : La charité tout au long de la journée…

Lundi 26 décembre : Saint Etienne

Étienne fut choisi par les apôtres pour le délicat service de la charité, service qui suscitait des jalousies dans l’Église primitive (les choses ont-elles changé ?…). Et il est doué pour la parole ! Au cours d’une magnifique apologie du Christianisme devant des pharisiens, Étienne le diacre a une vision de Jésus dans la gloire auprès de son Père, qu’il décrit avec simplicité. Ses auditeurs, furieux de ce qu’ils prennent pour un blasphème, le lapident aussitôt ; c’est le premier à donner sa vie à la suite de Jésus, et pour lui être fidèle.

Je retiens de lui ses merveilleuses paroles avant de mourir : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Et puis : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! Comme c’est plein de charité et d’esprit apostolique !… Le futur saint Paul se trouvait là, approuvant le meurtre nous dit la Bible, et c’est la prière de Saint Étienne qui lui vaudra sa conversion future…

Aujourd’hui il y a urgence. Urgence que les chrétiens – comme saint Étienne – prennent au sérieux leur rôle d’évangélisateurs. Nous venons de goûter la joie de Noël, et nous n’aurions pas envie de la porter à d’autres ?

Pratique : En mémoire de Saint Étienne, veillons à avoir aujourd’hui le cœur d’un apôtre.

Dimanche 25 décembre : Fête de la Nativité de Notre-Seigneur

Joyeux Noël à vous tous !

Ce soir, nous sommes tous des bergers ! On nous a dit que le Sauveur était né, et que nous allions le reconnaître à ce signe : un enfant couché dans une crèche ! Alors courrons découvrir ce grand mystère cette année encore… Que voyons-nous ? Arrivant de loin, nous remarquons une première chose : autour, tout est noir, mais la crèche, elle, est lumineuse. C’est le premier message de Noël : l’Enfant, qu’on nous a promis, apporte aux hommes la lumière sur leur route et la chaleur pour leur vie. Approchons nous un peu plus : comme tout est pauvre, simple, mais qu’il y a de l’amour et de la joie ! C’est la marque de cet Enfant : l’amour vrai, et nos âmes se dilatent devant cette prédication, c’est bien ainsi que nous voudrions vivre… Mais je regarde maintenant de tout près : que cet Enfant est beau, et quelle atmosphère de prière dans cette étable ! En regardant Marie et Joseph, en un instant nous comprenons : ils vénèrent l’Enfant qui est là ! Et cet envoyé de Dieu, chanté par les anges, c’est Dieu Lui-même venu sur notre terre se donner à nous ! Alors adorons à notre tour un Dieu qui s’est fait si proche, et qui ne veut, dans le fond, que notre amitié…

Je vous annonce une grande joie pour tout le peuple ! Un enfant nous est donné… Quelle nuit merveilleuse !

Pratique : Cultiver la joie toute la journée.