Vendredi 30 septembre : saint Jérôme

Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ.       Phrase célèbre de saint Jérôme

A travers saint Jérôme, l’Eglise fête un saint passionné de la Bible. Originaire de Stridon en Dalmatie (province de l’actuelle Croatie), il naquit vers l’an 347 dans une famille chrétienne qui lui donna une solide formation. Il partit bientôt pour Rome pour parfaire ses études, et se dirigea ensuite vers la vie monastique, vivant dans une grande pénitence près de Bethléem. Il entraîna plusieurs nobles romaines à venir aussi en Terre Sainte se consacrer à Dieu dans la vie religieuse. Cet homme au caractère fougueux se passionna pour les saintes Écritures (la Bible) qu’il voulait connaître profondément et le plus précisément possible. Le Pape de l’époque, Damase, le chargea de réviser le livre saint de la manière la plus exacte possible, et son travail qu’on appelle « la Vulgate » est toujours le texte officiel de la Bible pour l’Eglise latine. Il mourut à Bethléem le 30 septembre 420.

Saint Jérôme avait été frappé du mystère de la Bible : une lettre que Dieu a adressée aux hommes ! Il chercha alors par tous les moyens a la diffuser, et son amour pour elle est touchant et vraiment contagieux : Si tu pries – écrit-il à une noble jeune fille de Rome – tu parles avec l’Époux ; si tu lis (la Bible), c’est Lui qui te parle ! Et encore : Qu’elle soit (la Bible) pour toi comme tes colliers et tes boucles d’oreilles ! Que dirait-il aujourd’hui devant l’ignorance de tant de chrétiens… Avons-nous déjà pris le temps, au moins, de lire posément, et dans la prière, les quatre Évangiles ?

Pratique : Ce que demandait saint Jérôme : Lisez chaque jour la Sainte Écriture.

Jeudi 29 septembre : saint Michel Archange

Depuis qu’on consacra une basilique en l’honneur de saint Michel sur la voie Salaria à Rome au 5° siècle, c’est traditionnellement en ce jour qu’on fête l’archange saint Michel. Saint Michel est, de loin, le plus cité dans la Bible, le plus connu du peuple chrétien, et le plus populaire des anges. D’après l’Apocalypse, il est le combattant en chef quand il s’agit de s’opposer au diable et à ses mauvais anges. C’est à cette occasion, nous dit la Bible, qu’il lance son fameux cri : qui est comme Dieu ? qui est devenu son nom (c’est la signification de l’hébreu Michaël). Mais aussi, ce qui est moins connu, il est considéré, d’après les chapitres 10 et 12 du prophète Daniel, comme l’ange gardien de la synagogue, puis il le deviendra tout naturellement de l’Eglise… Il est aussi, d’après l’offertoire de la Messe des défunts, celui qui introduit les âmes au Paradis. On le représente donc traditionnellement, soit sous l’habit militaire, soit en train de peser les âmes, soit en train de terrasser le dragon ou le diable. Toutes les fois qu’il s’agit d’une chose où il faut une puissance extraordinaire, c’est Michel que l’Écriture cite comme envoyé nous dit saint Grégoire le Grand. Pas étonnant alors que lui soient confiés l’Eglise et le salut de nos âmes !

Quand saint Michel apparut au mont Tombe, il demanda une église en son honneur et dit à l’évêque d’Avranches, saint Aubert : Je suis Michel, l’Archange qui assiste en la présence de Dieu ; je suis résolu d’habiter dans ce pays, de le prendre sous ma protection et d’en avoir soin ! Quiconque a vu un jour la basilique du Mont saint Michel en forme de glaive tourné vers le Ciel comprendra sans peine le message que nous ont transmis nos aïeux : à la suite de saint Michel, soyons prêts à nous battre pour le Royaume de Dieu !

Pratique : Le courage pour témoigner sa foi.

Mercredi 28 septembre : saint Wenceslas

Wenceslas, duc de Bohème, vécut au début du 10° siècle. Son père était chrétien, sa mère païenne, mais son aïeule Ludmille l’éduqua dans la foi. Grâce aux leçons de Ludmille, il grandit rapidement dans la voie des vertus et sa chasteté et sa piété étaient admirables. Choisi comme roi par ses pairs, il gouverna le royaume des Tchèques plus par sa bonté, nous dit le bréviaire, que par son autorité ! Il continua ses bonnes œuvres sur le trône, en secourant et assistant les pauvres. On raconte que sa dévotion aux prêtres et à la Messe étaient tels qu’il regardait comme un grand honneur de confectionner les hosties de froment et le vin du sacrifice… Son frère impie, Boleslas, après l’avoir traitreusement invité à un banquet, l’assassina de sa propre main dans une église où il s’était retiré pour prier en attendant la mort qu’il pressentait. Le mur de l’église où il fut martyrisé conserve encore les traces de son sang précieux. L’aigle de son blason est l’emblème historique de la nation tchèque.

Comme le faisait remarquer Benoît XVI, la trace de Wenceslas demeure dans les siècles, nous rappelant que la vraie grandeur de l’homme est la sainteté, et qu’on oublie jusqu’au souvenir de ceux qui ont voulu poursuivre des buts humains et égoïstes comme son frère Boleslas en est un triste exemple ! Le bonheur ne se trouve totalement que dans la recherche de Dieu !

Pratique : Ayons la dévotion à la Messe : si nous ne pouvons y assister, pensons au moins à nous unir à une Messe célébrée ce jour.

Mardi 27 septembre : saints Côme et Damien

Côme et Damien étaient deux frères, peut-être jumeaux, originaires de la ville d’Egée en Arabie. Ils étaient chrétiens et médecins et soignaient, nous dit le bréviaire, par la vertu du Christ plus que par leur science médicale. Ils furent surnommés anargyres (du grec « sans argent ») parce que leur bonté les amenait souvent à soigner gratuitement leurs patients. Cette bonté conduisit de nombreuses personnes à la foi chrétienne. Arrêtés par le préfet Lysias, ils déclarèrent être chrétiens et que la foi chrétienne était nécessaire au salut. Ils moururent martyrs, décapités sous l’empereur Dioclétien vers l’an 300, et leurs corps furent livrés en pâture aux oiseaux et aux bêtes sauvages. Leurs reliques furent placées à Cyr, en Syrie.  Leur nom figure au Canon de la Messe, ce qui implique une grande dévotion envers eux à Rome. Ils sont considérés comme les patrons des médecins et des pharmaciens.

Côme et Damien nous apprennent que c’est la bonté qui ouvre le cœur des hommes et les conduit à la vérité. Cette grande bonté des premiers chrétiens a conduit tout l’occident à se convertir au Christ. Si nous autres, chrétiens du 21° siècle, nous retrouvions cette charité à travers le souci des malades et de ceux qui sont seuls, nos compatriotes retrouveraient sans nul doute le chemin de la foi !

Pratique : Visiter une personne dans la détresse ou faire au moins une prière pour elle.

Lundi 26 septembre : de la férie

Terminons nos mots sur les anges en montrant comment ils nous guident. Les Pères de l’Eglise donnent aux bons anges des titres étonnants : l’ange de la paix (saint Jean Chrysostome), l’ange de la pénitence (Hermas), l’ange de la prière (Tertullien). Ainsi les bons anges ont comme fonction de donner la paix à l’âme qui vit droitement, de reprendre ceux qui pèchent, et nous pousser à prier Dieu. Mais voilà que les démons auront le même mode d’action mais dans un tout autre but ! Parmi les multiples pensées qui nous arrivent tous les jours, il importe donc de savoir discerner d’où elles viennent…

Saint Ignace de Loyola nous aidera à comprendre l’action des anges et des démons : il explique que pour une personne qui progresse vers Dieu et veut Lui être fidèle, les bons anges vont lui inspirer des sentiments de paix, le souci d’éviter le moindre péché, la fidélité dans la prière. En revanche, les démons vont chercher à l’inquiéter, à minimiser l’importance du péché, et à ne pas en faire trop pour ce qui est de la prière. Mais pour une personne qui n’est pas fidèle à Dieu, les bons anges chercheront le contraire : à les inquiéter sur leur sort et leur péché, à les appeler à changer de vie et à se mettre à prier. Tandis que les mauvais anges lui inspireront de rester tranquillement là où il en est, le distrayant des avertissements de sa conscience, et de toute envie de prier… Comme un pauvre homme qu’on amuse le temps que les gendarmes arrivent… dira le saint curé d’Ars !

Alors, à nous de savoir discerner avec sagesse l’origine de nos pensées, pour nous même… et pour les conseils à donner aux autres !

Pratique : Soyons fidèles aux bonnes inspirations de Dieu.

Dimanche 25 septembre : 19° dimanche après la Pentecôte, solennité de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus

Aujourd’hui, en France, nous fêtons sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Nous laisserons donc l’appel de Notre Seigneur aux noces et au port de la robe blanche, pour nous tourner vers celle que le Pape saint Pie X – un expert pour ce qui est de la sainteté – appelait la plus grande sainte des temps modernes ! Sainte Thérèse a, d’ailleurs, amené bien des âmes aux noces du Seigneur…

Cette petite religieuse qui avait tant aimé Dieu mourut inconnue au Carmel de Lisieux : il n’y avait qu’environ 30 personnes au cimetière pour son enterrement… Mais elle laissait derrière elle quelques feuillets, écrits par obéissance, qui racontaient sa vie et son chemin vers Dieu. Ces feuillets, réunis dans un livre, l’Histoire d’une âme, allaient bouleverser profondément ses lecteurs, et déclencher un véritable ouragan de grâces !

Connaissez-vous les chiffres? Après sa mort, le 30 septembre 1898, on publie l’Histoire d’une âme, tiré à 2.000 exemplaires. Tout est épuisé rapidement, puis réédité, et en 1915, c’est plus de 200.000 exemplaires de l’Histoire d’une âme qui furent diffusés par le carmel ! Des traductions sont réalisées en anglais (1901), polonais (1902), italien, hollandais (1904), allemand, portugais, espagnol, japonais, russe (1905)… (Et aujourd’hui plus de 40 langues ou dialectes). Les lecteurs de l’Histoire d’une âme écrivent alors leur joie et les grâces reçues, au Carmel de Lisieux, qui reçoit 50 lettres par jour en 1911, 500 par jour en 1914, et entre les années 1923 et 1925 (dates de la béatification et canonisation de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus), c’est de 800 à 1000 lettres par jour qui arrivent au Carmel, relatant des grâces obtenues par sainte Thérèse !

Vous aurez vite compris mon clin d’œil de ce jour : Quand on a la chance d’avoir à sa disposition une telle bombe spirituelle, on l’utilise !

Pratique : lire quelques pages de l’Histoire d’une âme.

Samedi 24 septembre : Samedi des Quatre-Temps

Aujourd’hui nous avons le choix entre une Messe longue (pas moins de 5 lectures en plus de l’épître et l’Evangile…) et une Messe courte (trois lectures, épître et évangile compris), selon le choix du prêtre. On utilisait autrefois cette Messe du samedi des Quatre-Temps de septembre pour conférer les ordinations.

Deux remarques nous retiendront particulièrement aujourd’hui :

– Ce samedi, comme les autres jours des Quatre-Temps de septembre, la liturgie fait allusion à la vigne et à la joie. Le mois de septembre étant celui des vendanges, l’ancien peuple romain remerciait le Seigneur du don précieux de la vigne et du vin ! Les anciens, plus proches de la terre que nous, ne se contentaient pas simplement de faire des foires aux vins, mais leur action de grâces montait vers le Seigneur.

– La liturgie fait aussi allusion aux fêtes juives de ce mois : la fête juive de l’expiation et celle des tabernacles. Le dix du mois devait être pour les juifs une journée de pénitence particulière. On devait spécialement en ce jour expier pour toutes les fautes de l’année. Le quinze du mois et pour une semaine, on devait loger dehors dans des tentes de feuillage, pour se rappeler qu’autrefois le peuple avait été errant. Si nous pouvions aujourd’hui couper un peu avec le matérialisme pour nous souvenir que nous ne sommes que des mortels en chemin vers le Ciel et devant rendre compte de ce que nous avons fait de notre vie…

Pratique : Pratiquer le retrait du monde et le silence.

Vendredi 23 septembre : Vendredi des quatre-temps de septembre

La pieuse institution des quatre-temps de septembre (probablement la plus ancienne des cérémonies des quatre-temps) est sans doute née à Rome au 4° siècle. Dans le milieu juif comme dans le milieu païen existait la coutume de fêter les saisons, l’Eglise reprend alors cette coutume et invoque la bénédiction de Dieu au moment de l’automne. Les chrétiens sont alors invités à prier davantage et à faire pénitence. Et cela est bien juste ! Nous sommes heureux de recevoir les bénédictions de Dieu au cours de notre vie, n’est-il pas juste alors que nous pensions à en remercier le Seigneur et à Lui demander qu’Il continue ses bénédictions sur notre terre ? A cette occasion, le Pape saint Léon le Grand exhortera les chrétiens de Rome à pratiquer courageusement la pénitence : L’exercice de mortification que chacun s’impose d’après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l’utilité d’une partie et d’un membre ; le jeûne qu’entreprend l’Église universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c’est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l’unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l’armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés… Si le Seigneur promet d’octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l’accord d’un même esprit ? Saint Léon le Grand. L’argument est choc, ne trouvez-vous pas ?

Si, même dispersés, nous nous groupons, à l’invitation de l’Eglise, pour prier et faire pénitence, le Seigneur pourrait-il refuser sa bénédiction à son peuple ?

Pratique : un acte de pénitence.

Jeudi 22 septembre : saint Thomas de Villeneuve

Nous laisserons de côté saint Thomas, avec nos excuses, pour poursuivre nos méditations sur les anges.

Pour être logique, il faudrait maintenant parler de la dernière des occupations des anges : garder les hommes. Mais comme nous fêterons les anges gardiens en octobre, disons simplement un mot au sujet des apparitions des anges.

Dans l’histoire chrétienne, on compte plusieurs apparitions d’anges : Saint Michel apparaît au dessus du château saint-Ange à Rome ; au mont Gargan (proche de san Giovanni Rotondo où se trouvait le Padre Pio) ; au mont Tombe (l’actuel mont saint-Michel) et dans d’autres endroits encore, moins connus. L’ange Gabriel est présent dans les apparitions de l’île-Bouchard. Plusieurs saints, comme sainte Françoise Romaine ou Padre Pio, eurent la vision de leur ange gardien… L’apparition de l’ange à Fatima résume particulièrement bien la manière des apparitions angéliques :

– L’ange est très beau. Il ressemble à un enfant de 14 ou 15 ans, transparent comme un cristal et très lumineux, et les enfants sont remplis d’une forte impression de surnaturel.

– Cet ange commande : Priez ! demandera-t-il d’abord aux enfants ; Faites des sacrifices ! ordonnera-t-il à la deuxième apparition ; Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ ! dira-t-il à la dernière apparition… C’est nettement plus martial que la sainte Vierge Marie ! Mais les enfants grandiront fortement dans la sainteté, soutenus par cette pédagogie progressive, et pourront remplir la mission que Marie leur réserve…

– Attirez la paix sur votre patrie, je suis son ange gardien, l’ange du Portugal ! Il demande enfin de l’aide pour son boulot !

En résumé, si notre ange gardien nous apparaissait, il nous dirait sans doute simplement : Sois fidèle à ta mission !

Pratique : être courageux dans sa tâche quotidienne.

Mercredi 21 septembre : saint Matthieu, apôtre et évangéliste

Toute la tradition reconnaît que l’apôtre saint Matthieu est le même que le publicain Lévi qui fut appelé par le Seigneur. Le récit de sa vocation, raconté par saint Matthieu lui-même, est touchant : Lévi-Matthieu se trouvait au bureau de douane (normal, pour un publicain dont c’était le métier) et Jésus, passant par là, ne lui dit qu’une parole : Suis-moi ! Matthieu se leva aussitôt et suivit le Seigneur. Matthieu fit alors un dernier repas avec Jésus et beaucoup de ses amis publicains, ce qui amena la critique amère des pharisiens : comment Jésus pouvait-il ainsi fréquenter des pécheurs ? Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ! Saint Matthieu écrivit le premier de nos quatre évangiles en langue hébraïque pour les juifs qui se convertissaient. De ce fait, cet évangile insiste énormément sur l’accomplissement des prophéties par Jésus. Matthieu serait mort martyr en évangélisant la Perse.

Que faut-il admirer le plus dans le récit de l’appel de saint Matthieu ? La bonté du Seigneur qui vient auprès des pécheurs, et qui appelle qui Il veut, même les collecteurs d’impôts (les publicains), considérés comme des pécheurs publics et des collaborateurs de l’envahisseur romain ?  La promptitude de Matthieu à suivre Jésus ? Son enthousiasme a inviter tous ses amis pour qu’ils écoutent Jésus eux aussi ? Si nous pouvions avoir un peu de cet enthousiasme pour le Royaume de Dieu…

Pratique : faire quelque chose pour le Royaume de Dieu.