Vendredi 14 octobre : saint Calixte

Frères bien-aimés : J’exhorte les anciens qui sont parmi vous… : paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré ; non dans un intérêt sordide, mais par dévouement ; non en dominateurs des Églises, mais en devenant les modèles du troupeau.                        tiré de l’épitre de la Messe du jour

Saint Calixte eut une vie de roman ! Né vers 155, esclave et descendant d’une famille grecque installée à Rome (« Calixte » vient du grec et signifie : « le plus beau »), Calixte fut baptisé au début de sa vie d’adulte. Il était une sorte de banquier et fit banqueroute, ajouté au fait qu’il perturba la réunion d’une synagogue, cela lui  valut d’être condamné aux mines de Sardaigne pendant 3 ans… Libéré puis affranchi, il fut remarqué par le Pape Zéphirin qui en fit son archidiacre et auquel il succèdera en 217. Calixte fut vraiment un bon pasteur, fondant un cimetière près des catacombes (Ce cimetière, dans lequel on trouvera le corps de sainte Cécile, est appelé cimetière de Calixte), établissant une Eglise en l’honneur de la Vierge Marie dans le quartier du Transtevere, et décidant d’accepter à la pénitence les pécheurs quelques soient leurs péchés (Il eut, notamment à cause de cela, à supporter la jalousie tenace et la persécution de l’antipape Hippolyte qui finit martyr lui aussi…). Il fut martyrisé lors d’une émeute antichrétienne le 28 septembre 222, son corps repose dans la basilique sainte Marie du Transtevere.

Peut-être à cause de ses nombreuses épreuves, saint Calixte savait pratiquer la douceur. Douceur en veillant aux sépultures des chrétiens, douceur avec ceux qui étaient tombés, douceur aussi en supporta paisiblement la persécution de saint Hippolyte, et finalement le martyr. La douceur de saint Calixte nous le rend sympathique, quel beau témoignage de notre foi ! Mais nous qui apprécions tant la douceur chez les autres, savons-nous la pratiquer ?

Pratique : Veillons aujourd’hui à garder la douceur en toute occasion

Jeudi 13 octobre : saint Edouard

Il y deux saint Edouard dans l’histoire d’Angleterre ; nous fêtons aujourd’hui le  second, surnommé le confesseur, petit-fils du premier qui fut roi et martyr. Notre saint Edouard vécut de l’an 1002 à l’an 1066. La première partie de sa vie fut agitée… Il dut vivre en exil du fait des violentes batailles fomentées par les Danois qui cherchaient à le tuer pour s’emparer du pouvoir royal. Au milieu de ce monde violent, Edouard étonnait par sa piété et sa douceur. Passant de longs moments à prier, aimant la compagnie des hommes de Dieu, il disait préférer renoncer au trône plutôt que de devoir l’obtenir dans les carnages et le sang ! Appelé au trône à 35 ans, il rétablit tout à la fois la concorde, la foi, et la prospérité du royaume ! Il était appelé le père des orphelins et des indigents, et avait une immense dévotion envers l’évangéliste saint Jean. Saint Jean apparut un jour à un groupe de pèlerins anglais en leur disant : Portez cet anneau au roi ; c’est lui qui me l’a donné un jour que je lui demandai l’aumône en habit de pèlerin ; dites-lui que, dans six mois, je le visiterai et le mènerai avec moi à la suite de l’Agneau sans tache. Edouard mourut à la date annoncée par l’Evangéliste : le 6 janvier 1066.

Quand une âme veut de toutes ses forces le Royaume de Dieu et qu’elle regarde la faiblesse et la fragilité de notre monde, alors une immense douceur commence à la gagner… A la suite de saint Edouard, laissons la douceur de Dieu envahir notre âme, et se poser sur ceux que nous croiserons…

Pratique : Aujourd’hui nous veillerons à éviter toute colère.

Mercredi 12 octobre : de la férie

Vous savez, mon Père, moi, je ne suis pas contemplatif !

On entend souvent ce genre d’affirmations… Beaucoup ne voient pas bien comment on peut faire pour rester un long moment à prier devant le Seigneur ! Seriez-vous de ceux-ci ? Et si vous essayiez le chapelet quotidien ? En disant le chapelet, nous répétons les Je vous salue Marie. Cette répétition fixe notre imagination et nous permet facilement de « décoller » auprès de Dieu. De plus, pendant le chapelet, nous méditons les principaux mystères de la foi : nous nous souvenons que le Seigneur est venu vivre parmi nous, qu’Il a donné sa vie pour nous et qu’Il nous attend dans la gloire du Ciel. Pas de doute, le chapelet est une authentique école de contemplation !

Le saint Curé d’Ars vers la fin de sa vie était accablé par le souci de tous les pèlerins, et il fit un jour cette confidence au cours d’un catéchisme : Autrefois, j’avais plus de temps pour mes visites… Je disais le chapelet au long des routes, le temps me passait bien vite ! Soyez fidèles au chapelet, et vous verrez bientôt le temps de la prière vous passer bien vite !

Pratique : Prouvons notre amour de Marie par notre fidélité au chapelet !

Mardi 11 octobre : Maternité de la Bienheureuse Vierge Marie

Nous sommes aujourd’hui bien loin des discussions passionnées du Concile d’Ephèse, en 431, qui aboutirent à la condamnation de Nestorius… et pourtant ce Concile nous donna une définition très importante pour toute l’histoire de l’Eglise ! Pour affirmer précisément que Jésus était à la fois Dieu et homme, les Pères du Concile (je parle bien de celui d’Ephèse…) définirent que Marie était la Theotokos : Celle qui a enfanté Celui qui est Dieu. On exprimait ainsi parfaitement qui était Jésus, et on se mettait à dire des choses merveilleuses sur Marie ! A la suite de cette définition, ce fut une explosion de joie dans Ephèse, et les fidèles, raconte-t-on, raccompagnèrent les évêques en cortège jusqu’à leur demeure, avec des flambeaux ! Et peu après, dans toute la chrétienté, ce fut une explosion de dévotion mariale, et l’on construisit de nombreuses églises dédiées à la Mère de Dieu.

En souvenir de ce Concile, le Pape Pie XI en 1931, 1500 ans plus tard, dédia le 11 octobre comme la fête de la Maternité divine ; ce jour fut choisi comme jour d’ouverture du Concile Vatican II, et ce fut aussi l’anniversaire de l’ouverture de l’année de la Foi demandée par le Pape Benoît XVI ! Nous devrions particulièrement prier pour l’Eglise aujourd’hui, pour que la foi soit proclamée toujours plus clairement. N’oublions pas non plus la leçon d’Ephèse.

Pratique : Aujourd’hui, nous prendrons le temps de réciter le Credo, comme affirmation forte de notre foi et de notre disposition à suivre le Seigneur.

Lundi 10 octobre : saint François Borgia

Arrière petit-fils du trop célèbre Pape Alexandre VI Borgia, descendant aussi de Ferdinand le Catholique, François de Borgia était d’illustre origine ! Né à Gandie en 1510, et formé à la cour de l’empereur Charles-Quint, François y menait déjà une vie particulièrement pure et pieuse. Il épouse en 1529 Eléonore de Castro, dame d’honneur de l’impératrice Isabelle, il aura d’elle huit enfants. Très apprécié de l’empereur, François, gravira rapidement les échelons et sera nommé vice-roi de la Catalogne.

Un épisode marquera profondément sa vie : l’impératrice Isabelle meurt en mai 1538. François est chargé d’accompagner et de reconnaître le corps à son arrivée à Grenade. En découvrant le visage décomposé de celle qui avait été si belle, il fut épouvanté et s’exclama : François, voilà ce que tu seras bientôt ! A quoi te serviront les grandeurs de la terre ? Plus jamais je ne servirai un seigneur mortel ! Il se décida alors de quitter la vie du monde dès que possible pour ne servir que le Seigneur. Devenu veuf, il réalisa son projet en entrant dans la Compagnie de Jésus, fit le vœu de ne jamais accepter aucune dignité, et y mena une vie exemplaire, impressionnant tous les princes par son exemple. Il refusera plusieurs fois le cardinalat qu’on lui proposait, mais acceptera par obéissance son élection comme troisième général de la Compagnie de Jésus. Il développera fortement l’ordre et son établissement dans les missions lointaines. Il mourut à Rome le 30 septembre 1572.

Bien souvent, au cours de notre vie, le Seigneur nous rappelle que nous ne sommes que de pauvres mortels. Saint François Borgia a compris la leçon et a tourné toute sa vie vers le Seigneur. Puisse-t-il nous donner cette même sagesse, ainsi que l’immense cadeau de ne pas aimer la mondanité.

Pratique : Aujourd’hui, nous éviterons tout ce qui peut nous mettre en avant.

Dimanche 9 octobre : 21° dimanche après la Pentecôte

C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur…     Tiré de l’Evangile de la Messe.

La parabole du serviteur impitoyable qui refuse de remettre une petite dette alors qu’on vient de lui en remettre une énorme, est très claire. Même si le Seigneur prend des gants pour nous le dire, nous sommes accusés d’être des ingrats, nous qui avons reçu de Dieu tant de grâces et de pardons… et qui pardonnons si mal à nos frères ! Accusés d’être des ingrats… et même menacés d’une punition violente pour avoir offensé à ce point la justice.

Cette accusation est vraie, nous le savons bien. Pourtant, humblement, j’aimerais me faire ici l’avocat de tous mes frères humains et moi-même : il n’est pas facile de pardonner de tout son cœur. Êtes-vous sûrs de l’avoir jamais fait ? Est-ce même possible à une nature aussi blessée que la nôtre ? Les enfants des canards seront toujours des canards, dit le proverbe africain…

Fais ce que tu peux, disait saint Augustin, et ce que tu ne peux pas, demande-le au Seigneur, et il te l’accordera ! Ainsi un chrétien lucide sur sa faiblesse sait qu’il doit prier beaucoup, communier et se confesser souvent, pour acquérir ce supplément d’âme que le Seigneur attend de nous… C’est seulement du Ciel qu’on peut espérer la bénédiction de Dieu sur notre monde blessé.

Pratique : Demander la grâce du pardon.

samedi 8 octobre : sainte Brigitte de Suède.

Brigitte, de descendance royale, naquit à Uppsala en Suède, l’an 1303. Elle fut une enfant pieuse, marquée mystérieusement, à l’âge de dix ans, par la vue du Seigneur en sa Passion. Le Seigneur lui dit alors : Regarde, ma fille, comme j’ai été traité ! Elle répondit : Et qui vous a traité si cruellement ? Jésus reprit : Ceux qui me méprisent et sont insensibles à mon amour pour eux ! Depuis ce jour, elle conçut une grande dévotion à ce mystère. Elle épousa Ulfon, prince de Méricie, et lui donnera 8 enfants qu’elle élèvera très chrétiennement. Son amour des pauvres était proverbial et sa vie était si charitable qu’elle porta son mari à une authentique vie chrétienne. Ulfon finira même par entrer dans un monastère cistercien peu de temps avant de mourir ! Devenue veuve, Brigitte ne voulait s’occuper que des choses divines. Elle fondera à Wastein, en Suède, l’ordre du Saint Sauveur, dont on appelle les religieuses les Brigittines. Celles-ci portent sur leur voile le symbole de la couronne d’épines… Brigitte eut aussi une profonde influence sur son temps, tant auprès du Pape, qu’elle poussait à revenir à Rome, qu’auprès du peuple chrétien par ses révélations mystiques. De nombreuses bénédictions sont attachées aux fameuses quinze oraisons qu’elle reçut du Christ Lui-même, si du moins on les récite une année durant… Elle mourut à Rome, lors d’un pèlerinage, le 23 juillet 1373, et fut nommée co-patronne de l’Europe par le Pape Jean-Paul II, le 8 septembre 1991.

Sainte Brigitte nous invite à garder précieusement le souvenir de la Passion du Seigneur : c’est un tel message de générosité et d’amour ! A la suite du Seigneur, ne subissons pas les difficultés et les peines de nos vies ! Si nous savons les offrir, nous disposons alors d’un trésor pour le salut du monde.

Pratique : Offrons quelques sacrifices au cours de la journée.

vendredi 7 octobre : Fête de Notre Dame du Rosaire

Nous avons fêté, dimanche dernier, Notre Dame du Rosaire (ou Notre Dame des Victoires, c’est le même titre, et c’est plein d’enseignement…), continuons donc nos méditations du Rosaire.

Vous savez, mon Père, moi, je ne suis pas contemplatif !

On entend souvent ce genre d’affirmations… Beaucoup ne voient pas bien comment on peut faire pour rester un long moment à prier devant le Seigneur ! Seriez-vous de ceux-ci ? Et si vous essayiez le chapelet quotidien ? En disant le chapelet, nous répétons les Je vous salue Marie. Cette répétition fixe notre imagination et nous permet facilement de « décoller » auprès de Dieu. De plus, pendant le chapelet, nous méditons les principaux mystères de la foi : nous nous souvenons que le Seigneur est venu vivre parmi nous, qu’Il a donné sa vie pour nous et qu’Il nous attend dans la gloire du Ciel. Pas de doute, le chapelet est une authentique école de contemplation !

Le saint Curé d’Ars vers la fin de sa vie était accablé par le souci de tous les pèlerins, et il fit un jour cette confidence au cours d’un catéchisme : Autrefois, j’avais plus de temps pour mes visites… Je disais le chapelet au long des routes, le temps me passait bien vite ! Soyez fidèles au chapelet, et vous verrez bientôt le temps de la prière vous passer bien vite !

Pratique : Prouvons notre amour de Marie par notre fidélité au chapelet !

Jeudi 6 octobre : saint Bruno

Saint Bruno naquit à Cologne vers l’an 1030. Il fut remarquable, dès son enfance, par son attirance pour une vie retirée et remplie de piété. Brillante intelligence, il devint docteur et maître tant en philosophie qu’en théologie, et fut nommé membre du chapitre et écolâtre de Reims, ce qui serait aujourd’hui l’équivalent de doyen de la faculté la plus prestigieuse ! Mais Bruno, au milieu des honneurs et des conflits de ce monde, soupirait après la solitude avec Dieu. L’une des deux lettres certifiées de lui qui nous sont conservées nous montre l’enthousiasme avec lequel il savait parler de la vie toute donnée à Dieu… Avec six de ses amis, il quitta tout et partit chez l’évêque saint Hugues de Grenoble, lequel, ayant vu leur arrivée en songe, leur offrit une solitude qu’on appelait la Chartreuse. L’ordre des Chartreux était né ! Bruno y vécut quelques années, mais bientôt le Pape le demanda auprès de lui pour profiter de ses lumières. Il obéit, mais comme il ne cessait de réclamer la solitude, on lui permit enfin de se retirer, et il finit ses jours en 1101, en Calabre, au monastère saint Etienne.

Stat Crux dum volvitur orbis (la Croix demeure tandis que le monde bouge) est la devise des Chartreux. Nous qui sommes si souvent pris dans l’agitation de ce monde, elle nous invite à cultiver la paix du cœur, et nous rappelle qu’une seule chose est vraiment nécessaire : l’amour de Dieu. O Bonitas ! (O Bonté !) s’écriait saint Bruno en parlant de Dieu… Ne passons pas à coté de l’Amour qui nous est offert !

Pratique : Aujourd’hui, pensons à garder le silence pour laisser la parole au Seigneur.

Mercredi 5 octobre : de la férie

Continuons, en ce mois d’octobre, notre méditation du Rosaire.

Une ancienne histoire du Moyen-Âge, reprise par Jacques de Voragine dans sa légende dorée, raconte qu’un soldat, renonçant au monde, voulut entrer chez les moines cisterciens. Or celui-ci ne savait pas lire, et malgré toutes les leçons qu’on lui fit, il ne put retenir que ces deux mots : Ave Maria. Mais ces deux seules paroles, le nouveau moine ne cessait de les dire et les ruminer ! Après quelques années de vie religieuse, il mourut, et on fut bien surpris de voir pousser sur sa tombe un beau lys blanc avec, inscrite sur ses feuilles, la belle parole : Ave Maria. On creusa alors vivement la tombe et on trouva que ce lys prenait racine dans la bouche du brave moine ! Et tout le monde comprit la leçon que Dieu donnait…

Je n’ose me prononcer sur la véracité de cette histoire, mais elle porte avec elle un tel parfum de dévotion qu’elle mérite bien d’entrer dans la postérité ! En revanche, il est historiquement bien attesté, que le Pape saint Pie X, à l’approche de la mort, reçut la visite d’un cardinal qui lui demanda ce qu’il pouvait faire pour lui. Saint Pie X répondit simplement, avec sa foi profonde : Dites un Ave Maria pour moi ! Ces histoires disent, bien mieux qu’une longue explication, que le rosaire est une prière simple, la prière des humbles. Et nous autres, à qui le Seigneur demande de redevenir des enfants, sachons aussi parsemer les routes de notre vie de cette prière inlassablement répétée.

Pratique : Soyons fervents avec notre chapelet en ce mois d’octobre…