Mercredi 1er Mars : Mercredi des Cendres

Voici ce que dit le Seigneur : revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des larmes et des lamentations. Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements… tiré de l’épître du mercredi des Cendres.

Nous y voici ! Le Carême commence aujourd’hui, en ce jour du mercredi des Cendres. Et il commence fort, par un jour de jeûne obligatoire pour tous de 18 à 60 ans… Jeûner – faut-il le rappeler ? – consiste à prendre un repas par jour, sans viande. On peut prendre un liquide le matin avec un peu de pain, et une légère collation au moment de l’autre repas (au séminaire nous prenions une soupe avec un peu de pain…).

Ce qui nous marque tous en ce jour, c’est le rite d’imposition des cendres. Détail pratique : on n’est absolument pas obligé de garder la marque des cendres sur le front après la Messe ! Encore enfant, je n’osais pas toucher aux traces de cendres sur mon front, j’aurais eu l’impression de renier le Christ… Il y a plus de mille ans que ce geste d’imposition des cendres se pratique dans l’Église. Depuis le 4° siècle, on les imposait aux pécheurs publics qui devaient faire pénitence pendant quarante jours, et être réconciliés le jeudi-saint. Bientôt de pieux fidèles – qui se reconnaissaient aussi pécheurs – se mêlèrent par humilité aux pécheurs publics, et la cérémonie s’étendit à tous. Le sens de ces cendres est simple, comme l’indique l’une des oraisons de bénédiction : daignez, selon votre miséricorde, bénir ces cendres que nous avons résolu de déposer sur nos têtes comme une marque d’humiliation et pour obtenir le pardon (oraison de bénédiction des cendres). Recevoir les Cendres, c’est reconnaître que nous ne sommes que de pauvres mortels, et de pauvres pécheurs. C’est aussi un geste rempli d’espérance, car le chrétien sait bien que quand il s’humilie devant Dieu, le Seigneur lui ouvre grand les bras… En recevant les cendres, nous entrons donc pour de bon dans le combat du Carême !

Pratique : Recevoir les cendres et (re)lire les oraisons de bénédiction.

Mardi 28 février : de la férie

Nous arrivons bientôt au Carême, temps d’effort et de renouvellement. Mais savez-vous pourquoi l’Église nous demande ces quarante jours de pénitence ? Eh bien ouvrez un peu votre Bible et regardez le nombre de quarantaines qui y sont racontées : les quarante jours du déluge (Livre de la Genèse, ch 6 à 9) ; les quarante années passées par le peuple hébreu dans le désert (Livre de l’Exode) ; les quarante jours de Moïse sur le mont Sinaï (Livre de l’Exode) ; les quarante jours d’Elie avant d’arriver à l’Horeb (1er Livre des rois, ch. 19) ; les quarante jours avant que Ninive ne soit détruite (Livre de Jonas) ; les quarante jours de jeûne de Notre Seigneur (par exemple Matthieu, ch. 4).

Dans toutes ces quarantaines nous sommes confrontés à une situation dramatique où le péché a abondé sur la terre. Mais après une pénitence de quarante jours, le Seigneur accorde un pardon général et renoue l’alliance avec le pécheur… L’Église a écouté et compris cette indication de son Maître ! Elle nous invite donc à la grande purification. Au bout d’une année où le péché a alourdi notre vie, et avant de célébrer la grande fête de Pâques, tâchons de nous livrer courageusement à la pénitence pour obtenir ce pardon général et la reprise d’une alliance parfaite et vraie avec Notre Seigneur !

Pratique : relire ces différents épisodes de la Bible…

Lundi 27 février : saint Gabriel de l’Addolorata

le monde passe, et sa concupiscence avec lui ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. Tiré de l’épitre de la fête de saint Gabriel de l’Addolorata

François Possenti naquit à Assise, le 1er mars 1838, il était le 11ème de 13 enfants ! Sa famille est aisée, mais est bientôt frappée par la tristesse du décès de la mère à 43 ans. Sa mère a éduqué François dans la piété et un grand amour de la sainte Vierge, cependant la première partie de sa vie, sans être gravement mauvaise, conciliait l’amour du monde et du paraître, avec le service de Dieu… Mais bien tôt l’heure de Dieu arrive et s’impose à ce fringuant garçon : Le 22 août 1856, François participe à une procession de la sainte Vierge quand il voit la Madonne de l’image portée en procession le regarder avec tendresse et lui dire : Petit François, le monde n’est plus pour toi, il te faut entrer en religion ! François obéit et rentre dans l’ordre des Passionistes, dévoué à la méditation et la prédication des souffrances du Seigneur. Comme il aime particulièrement la sainte Vierge, son nouveau nom de religieux sera Gabriel de l’Addolorata (de la Vierge des douleurs). En six ans de vie religieuse, son ascension spirituelle sera impressionnante, et il émerveillera tout le monde par la profondeur de sa dévotion à la Vierge des douleurs. Il mourra de la tuberculose, en restant paisible, le 27 février 1862, à l’âge de 24 ans… Il est appelé « le saint du sourire ».

L’amour de la sainte Vierge en aura sauvé des chrétiens ! Pour saint Gabriel ce fut l’ascenseur qui le fit arriver à la sainteté… Croyons-nous vraiment en sa tendresse pour nous ?

Pratique : Penser un moment aux souffrances de la sainte Vierge… pour nous !

Dimanche 26 février : De la quinquagésime

C’était pour eux un langage caché et ils ne comprenaient pas ce qui leur était dit…

J’ai beau relire l’Evangile d’aujourd’hui en long, en large, et en travers, quelque chose ne tient pas… En effet, Jésus dit très clairement qu’Il va monter à Jérusalem, et accomplir les prophéties en étant battu, flagellé et tué… Et pourtant, nous dit l’Evangile, les apôtres ne comprirent pas ce qui leur était dit… Comment est-ce possible de ne pas comprendre ? Il me semble plutôt que les apôtres n’ont pas envie d’entendre parler d’un Messie souffrant ! C’est un peu comme nous quand on est devant une obligation qui nous ennuie.

Faites l’expérience ! Le carême arrive bientôt, avec son lot de pénitences à accomplir, alors quelle est notre réaction ? Nous commençons à être embêtés, puis nous évacuons, enfin nous pensons à autre chose… Ce piège vous sera certainement tendu ! Pour le déjouer, écoutez cette histoire : Un vieux conte de nos chaumières rapporte l’histoire d’un enfant qui fut introduit en rêve au pays du diable : il voit l’armée de ces mauvais esprits méditant les mauvais coups qu’ils veulent faire aux hommes et leurs regards effrayants de méchanceté. Il voit Satan lui-même, tout rouge et furieux (comme il devait être quand Notre-Seigneur Lui-même triompha de ses tentations dans le désert). Il voit enfin dans une pièce les armes employées par les démons pour tenter les hommes et arriver à les faire chuter : une longue corde, symbole des tentations contre la pureté qui enlacent et finissent par immobiliser ceux qui s’y livrent. Un serpentin, image des efforts faits par le diable pour distraire les hommes de leur Messe du dimanche et de leurs prières de tous les jours. Une barre de fer pour toutes les colères mises en nous et les manquements à la charité qui durcissent notre cœur. Il remarque enfin une petite pierre dans un coin qui a l’air tout usée. Bien hardiment il demande au diable : « A quoi donc sert cette pierre ? » Le diable répond avec un éclat de rire : « c’est le découragement, qui pèse dans le cœur des hommes comme une pierre ! ». « Et pourquoi est-elle si usée ? » « Parce que j’emploie ce moyen avec tout le monde ! Avec tout le monde ! »

Bonne méditation ! Bonnes résolutions !

Pratique : Demander au Seigneur le courage pour le carême à venir.

Samedi 25 février : de la sainte Vierge au samedi

Au cours de la Septuagésime, délicatement, à la manière de ce Dieu qui laisse l’homme libre pour de vrai, l’Eglise nous a menés en face d’une décision. Nous avons constaté l’existence du péché originel dans ce monde et en nous-mêmes. Nous avons vu les terribles ravages causés par ce fléau, toujours actuel. Nous avons enfin saisi que Dieu avait un dessein de miséricorde et de bonté à nous proposer…

Alors, quelle est notre réponse ? J’espère : la disponibilité !

C’était l’attitude qu’a prise Adam après sa faute, l’attitude de Noé, d’Abraham, de tous les justes de l’Ancien Testament, de la Vierge Marie, tout particulièrement. Ce sera aussi la bonne disposition des apôtres en face de l’appel de Dieu, et celle des saints du Nouveau Testament. Quand Bernadette entendra Marie lui demander Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant 15 jours ? elle répondra par un oui franc, auquel elle restera fidèle malgré toutes les épreuves.

Dans quelques jours, le carême va commencer et nous entendrons l’appel de l’Église à la pénitence des chrétiens. Pour y répondre généreusement, commençons, dés maintenant, à pratiquer la disponibilité. Disponibilité à son conjoint, à ses enfants, à ses parents, à sa paroisse, les occasions ne manquent pas d’assouplir notre volonté et préparer notre offrande au Seigneur !

Pratique : la disponibilité.

Vendredi 24 février : saint Mathias

Le sort tomba sur Mathias, et il fut associé aux onze Apôtres. tiré de l’épître de la Messe.

On ne connaît presque rien de la vie de saint Mathias, à l’exception du récit de son élection au chapitre 1 des Actes des apôtres (c’est l’épître de la Messe d’aujourd’hui). Mais celui-ci est bien riche ! Nous sommes juste après l’Ascension, et avant que se produise la Pentecôte… Saint Pierre fait un discours à plus de cent frères, leur demandant de choisir un successeur au malheureux apôtre Judas, pour être témoin de la résurrection de Jésus… On en trouve deux qui pourraient remplir la charge, le premier s’appelle Joseph et est surnommé le juste, le second est notre Mathias. On se met en prière et on tire au sort l’élu du Seigneur et c’est Mathias qui est désigné pour remplacer Judas.

Que faut-il admirer le plus ? La foi des apôtres qui est certain que le Seigneur habite et dirige son Église ? L’attirance du Seigneur pour les humbles ? (Mathias est le second sur la liste…) L’apôtre nouveau qui nous est donné (le nom « Mathias » signifie : don de Dieu) ? Sachons accueillir ceux que le Seigneur nous envoie : conjoint, famille, curé, évêque ou Pape… Mystérieusement, c’est à travers eux que l’amour du Seigneur nous touche sur les chemins de la vie ! Et aussi commençons à nous préparer au carême à venir avec la belle parole que saint Clément d’Alexandrie nous a rapportée de saint Mathias : il faut épuiser le corps par la mortification l’assujettissant à l’esprit de Jésus Crucifié !

Pratique : Aujourd’hui nous serons particulièrement disponibles à ceux que nous rencontrerons.

Jeudi 23 février : Saint Pierre Damien

Le troisième tableau de notre temps de la Septuagésime est celui d’Abraham le croyant, et tout spécialement l’épisode du sacrifice de son fils Isaac. Cette page étonnante de la Bible nous révèle les intentions de Dieu sur l’homme pécheur.

Dieu dit (à Abraham) : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai… Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils. Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : « Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! ». L’ange lui dit : « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux et vit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils.

A cette époque où se pratiquaient les sacrifices humains rituels, Dieu marque une franche rupture : Lui ne veut pas la destruction des hommes ni le sang versé ! Lui est un Dieu de vie et de bonté ! Puisqu’il faut un sacrifice pour effacer le péché des hommes, un autre sera désigné, un nouvel agneau, qui viendra aussi portant le bois sur son dos et consentira à mourir pour que nous vivions. Voici donc les enseignements décisifs de ce temps de la Septuagésime : au delà du péché des hommes, la bonté de Dieu brille toujours, le croyons-nous ? Sommes-nous prêts à aller chercher ce salut que le Seigneur nous a préparé ?

Pratique : Offrons au Seigneur nos peines de la journée en réparation de nos fautes.

Mercredi 22 février : fête de la chaire de saint Pierre

Malgré la grande fête d’aujourd’hui, continuons nos méditations sur la Septuagésime…

Après Adam et la réflexion sur le péché originel, le temps de la Septuagésime évoque le patriarche Noé et l’épisode du déluge. Et c’est une histoire d’une violence extrême… et pleine d’enseignements ! Le Seigneur vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal… C’est ainsi que commence l’épisode ! Non seulement le mal est dans le cœur de l’homme, créant méchanceté et malheur, mais ce mal gagne du terrain de jour en jour et augmente en pouvoir néfaste, c’est un cancer ! Voici bien la deuxième leçon à méditer pour nous : le mal en nous, qui n’est pas combattu, se développe, et devient de pire en pire. Terrible loi !

Le récit biblique continue, implacable : … le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. Et le Seigneur dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits. Dans le chapitre des mauvaises nouvelles, en voici une autre : les péchés des hommes attirent sur eux la colère de Dieu, manifestée par le châtiment qu’ils méritent !

Mais Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur (Livre de la Genèse ch. 6). Enfin un élément plein d’espérance ! Dieu ne se résout pas à tout ce mal. Ce n’est pas simplement nous qui désirons nous en sortir, le Seigneur va agir ! Aux jours de Noé… les hommes mangeaient, buvaient, et se mariaient, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir… dira plus tard Jésus (Luc, ch. 17). Nous avons compris la leçon… Et sommes prêts à nous bouger pour gagner l’arche et le royaume de Dieu !

Pratique : Réfléchissons sur les efforts que le Seigneur nous indique pour ce carême.

Mardi 21 février : de la férie

Nous profiterons des quelques jours prochains pour parler de la spiritualité de notre temps : le temps de la septuagésime.

Avec le dimanche de la septuagésime, l’Eglise change de langage : Elle revêt la couleur violette pour les ornements en signe de tristesse, et on supprime l’alléluia, le chant de joie. Pour autant on n’est pas encore entré dans le carême… La liturgie ne parle pas encore de pénitence, mais elle médite d’abord sur le péché d’Adam et Eve et le triste état dans lequel il nous a laissés ! Bien plus grave que les maladies, les catastrophes naturelles et les crises économiques, il y a cette blessure dans le cœur de l’homme, ce péché originel, d’où viennent les meurtres, adultères, fornications, vols, faux témoignages, blasphèmes au témoignage de notre Seigneur Lui-même… Il nous faudra donc vivre boiteux et dans un monde blessé, marqué par le péché… Pourquoi insister là-dessus, au risque de nous faire tomber dans le cynisme ou la révolte ?

Pour que naisse au fond de nous une grande attente : on ne peut pas en rester là ! Un peu comme la sainte Vierge osait dire à sainte Bernadette, avec un triste visage en regardant la foule : Priez Dieu pour la conversion des pécheurs !

Pratique : Réciter posément un acte de contrition.

Lundi 20 février : de la férie

Pour terminer notre série sur Lourdes, voulez-vous quelques chiffres?

– La sainte Vierge avait demandé un église de pèlerinage, on construira trois basiliques, celle de l’Immaculée-Conception (capacité 700 personnes) qui surplombe la grotte, celle, en-dessous, de Notre Dame du Rosaire (capacité 1500 personnes), et celle, souterraine, de saint Pie X pouvant contenir plus de 10.000 personnes.

– le pèlerinage, demandé par Notre-Dame, est toujours vivace, c’est le premier pèlerinage européen à Marie : On compte plus de 6 millions de pèlerins annuels, et plus de 500 kilos de cierge brulés.

– Et les miracles ? A Lourdes, la sainte Vierge guérit les âmes, mais aussi les corps ! Devant l’afflux de guérisons extraordinaire, l’autorité religieuse décida de fonder à Lourdes un bureau médical, composé de médecin de toutes croyances, chargé d’enregistrer les guérisons inexplicables sur des critères très stricts. Ce bureau dénombrait, avant 2003, 6.000 déclarations de guérisons. Sur ces guérisons environ 2.000 pouvaient être considérées comme miraculeuses. Cependant, l’église, très prudente, sur cette multitude de cas a reconnu et déclaré officiellement seulement 69 miracles. Le dernier de ces miracles a été attesté en juin 2013 ! Pour ceux qui veulent bien voir, l’action de Marie est toujours là dans le monde. Elle continue d’apporter les grâces à nos âmes, l’espoir sur nos routes, et la douceur à nos vies… si, du moins, nous lui ouvrons la porte !

Pratique : Ce que la sainte Vierge nous a demandé bien souvent : prier le chapelet !