Jeudi 11 août : de la sainte Vierge au samedi

Profitons des jours de férie à venir pour nous préparer à la grande fête de l’Assomption.

Le saint Curé d’Ars disait qu’un prêtre ne devrait pas penser à sa mère sans pleurer!
Il savait combien chacun reçoit du dévouement de sa mère et de son père…
Sa propre mère, Marie Béluse, femme exemplaire et pieuse, avait toujours compris et soutenu la vocation de son fils.

Cette piété filiale est, selon les théologiens, une des grandes raisons de l’Assomption de Marie au ciel en corps et en âme.
Le Seigneur Jésus avait voulu sa mère Immaculée, celle-ci L’avait porté et élevé, avait donné toute sa vie pour son Fils jusqu’à souffrir le glaive de douleur de la Passion… Comment alors Jésus aurait-il pu laisser le corps de sa mère connaître la corruption du tombeau ? Il ne pouvait en être question !
Marie devait rejoindre son Fils avec son corps et son âme pour être récompensée de tout ce qu’elle avait fait…

Et nous qui allons fêter dans quelques jours notre Mère couronnée au Ciel, n’oublions pas la piété filiale que nous devons à nos parents !
On voit aujourd’hui si peu d’amour et de respect des anciens, que les croyants devraient veiller à être exemplaire sur ce point.

Pratique : Une prière pour nos parents

Mercredi 10 août : saint Laurent

La fête de saint Laurent était la deuxième solennité romaine après celle les apôtres saint Pierre et saint Paul, et de nombreuses églises de Rome lui sont dédiées.
Laurent vécut au 3° siècle. Premier diacre du Pape Sixte II, il avait pour charge l’administration des biens de l’Eglise romaine, ce qui était un poste d’importance considérable (beaucoup de premiers diacres devinrent Papes au cours de l’histoire).
Il fut mis à mort pendant la persécution de l’empereur Valérien (253-260) qui recherchait particulièrement à éliminer les membres de la hiérarchie sacerdotale et cherchait aussi à récupérer l’argent de l’Eglise.
Son martyr très impressionnant est relaté par des sources très anciennes et marquera des générations de chrétiens :
Laurent fut arrêté et pendant sa captivité il convertit à la foi son gardien saint Hyppolite.
Le préfet de Rome lui demanda alors de donner les biens de l’Eglise.
Celui-ci demanda deux jours pour les apporter et il vint avec la troupe des pauvres et des malades auxquels il avait tout distribué et il dit : voilà les trésors de l’Eglise !
Il fut alors torturé et brulé sur un grill ardent, et il raillait ses bourreaux en disant : Tu peux me tourner maintenant, mon corps est assez cuit de ce coté ! plus tard il ajouta : Me voici enfin suffisamment cuit, tu peux manger ! puis il se tourna vers le Seigneur en rendant grâces : Je vous remercie, Seigneur de m’avoir admis à votre porte ! et il rendit l’esprit.
Sur son tombeau s’élève une des sept basiliques patriarcales de Rome : la basilique saint Vincent hors-les-murs.

Il ne nous est habituellement pas demandé des sacrifices aussi grands qu’à saint Laurent, mais veillons au moins à garder le sourire, même dans les moments pénibles…

Pratique : La paix et la bonne humeur en tous temps

Mardi 9 août : Vigile de saint Laurent

Délaissant la vigile de saint Laurent, je préfère aujourd’hui vous donner quelques texte savoureux du saint Curé d’Ars, ils sont vraiment à connaître !

Sur le prêtre :
Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir [à cause du péché], qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre… Après Dieu, le prêtre c’est tout ! Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel…

Sur la prière :
Mes enfants, vous avez un petit cœur mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu. La prière est un avant goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur…
On en voit qui se perdent dans la prière comme le poisson dans l’eau, parce qu’ils sont tout au bon Dieu. Oh que j’aime ces âmes généreuses ! …
Ceux qui ne prient pas se courbent vers la terre, comme une taupe qui cherche à faire un trou pour s’y cacher. Ils sont tout terrestres, tout abrutis, et ne pensent qu’aux choses du temps…
Celui qui ne prie pas est comme un de ces oiseaux pesants, qui ne peuvent s’élever dans les airs ; s’ils volent un peu, ils retombent aussitôt et, grattant la terre, ils s’y enfoncent, s’en couvrent la tête, et semblent ne prendre plaisir qu’à cela. Celui qui prie, au contraire, est un aigle intrépide, qui plane dans l’air et semble toujours se rapprocher du soleil.
Voilà le bon chrétien sur les ailes de la prière…

Sur l’amour de Dieu :
Dieu aura bien plus vite pardonné à un pécheur qu’une mère n’aura retiré son enfant du feu !

Sur la conversion personnelle :
La sainte communion et le saint sacrifice de la Messe sont les deux actes les plus efficaces pour obtenir le changement des cœurs.
Notre langue ne devrait être employée qu’à prier, notre cœur qu’à aimer, nos yeux qu’à pleurer.

Pratique : Une prière pour la sainteté des prêtres

Lundi 8 août : saint Jean-Marie Vianney

Le rayonnement de saint Jean-Marie Vianney, appelé aussi le saint curé d’Ars, est tout à fait exceptionnel dans le monde.

Il naquit à Dardilly (département du Rhône) en 1786 dans une famille de paysans simples mais profondément chrétiens.
Il fut un enfant pieux, et apôtre de ses camarades bergers qu’il menait en procession en pleine période révolutionnaire !
Les troubles de l’époque et les nécessités de la maison firent qu’il ne fit aucune étude.
Il avait 17 ans et ne savait ni lire ni écrire quand M. Balley, le curé de Dardilly, remarqua sa piété et son désir du sacerdoce et il entreprit de l’aider à devenir prêtre.
Il surpassa de grandes difficultés et de nombreux échecs (il fut renvoyé deux fois du séminaire pour sa faiblesse dans les études), mais finit par être ordonné prêtre en 1815.
Trois ans plus tard, il est envoyé à Ars, minuscule village de la Dombes que la révolution avait largement déchristianisé, et il va y faire des merveilles.
Il commencera par prier de longues heures pour la conversion de sa paroisse, s’infligera de rudes pénitences, et développera l’amour pour l’Eucharistie et la sainte Vierge Marie.
Son extraordinaire amour de Dieu lui fit réformer complètement sa paroisse qui deviendra un modèle de piété, et sa réputation de saint prêtre se répandra dans toute la région.
Il eut le don de faire des miracles et dut affronter souvent les vexations du diable.
Des milliers de gens parcourront des centaines de kilomètres pour se confesser à lui, ou lui demander un conseil ; on estime qu’il passera jusqu’à 15 heures par jours au confessionnal à accueillir les quelques 20.000 pèlerins annuels d’Ars.
Il mourut le 4 août 1859 à Ars vénéré comme un saint, et fut déclaré patron des curés du monde entier.

Il y a tant à dire du saint Curé ! Je soulignerai simplement aujourd’hui qu’il était tout heureux de voir les foules immenses venir se confesser à lui et se convertir.
Curé d’une toute petite paroisse, son cœur était grand comme le monde, grand comme l’amour que le Seigneur voudrait mettre dans nos cœurs !
Qu’il nous envoie du haut du ciel de nombreuses belles vocations !

Pratique : Prier pour les prêtres que nous connaissons

Dimanche 7 août : 12° dimanche après la Pentecôte Préparons notre Messe, et, si possible, en famille.

D’après les récits authentiques, lors de la huitième apparition de Lourdes, le 24 février 1858, la Vierge Marie regarde la foule qui entoure la grotte, son visage devient triste et elle dit à Bernadette : Vous prierez Dieu pour les pécheurs…

La parabole du bon Samaritain nous enseigne un peu la même chose que la Vierge à Lourdes :
N’est-il pas triste de vivre dans ce monde rempli de blessures et de péchés ?
Comme ces blessures données par les brigands pour le pauvres voyageurs…
Comme ces péchés du Prêtre et du Lévite, ces indifférents devant la misère des autres…
Mais au milieu de ces tristesses existe aussi des manifestations de bonté, de tendresse, de prière.
Comme ce samaritain, personnage mal vu, qui montre pourtant un si grand amour de celui qui souffre…
Selon la belle parole du Père Eloi Leclerc, notre vie ici bas est partagée en l’exil et la tendresse.
Qu’est-ce qui l’emportera dans nos cœurs ?

Les Pères de l’Eglise voyaient en ce samaritain une image de Jésus-Christ, qui est venu d’auprès du Père, subissant la persécution, pour soigner l’humanité malade, la confier à l’Eglise en attendant son retour…
Notre Seigneur a répandu dans ce monde ce nouveau souffle de tendresse ; Il nous a confié aussi le soin de continuer sa mission…

Pratique : Ne blesser personne aujourd’hui

Samedi 06 août : fête de la transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ

Nous fêtons aujourd’hui un épisode de l’Evangile raconté au chapitre 17° de saint Matthieu : Jésus monte sur une haute montagne, et en un instant est transfiguré devant les trois apôtres qui l’avaient accompagné…

Beaucoup d’hommes ont croisés le Seigneur sur cette terre.
Certains étaient indifférents, d’autres vaguement intéressés, d’autres enfin ont compris que derrière l’apparence humaine se trouvait le Fils de Dieu, et Dieu Lui-même dans tout l’éclat de sa gloire.
Ici, les apôtres comprennent le grand mystère en un instant, quand ils voient de leurs yeux la figure humaine de Jésus se changer et laisser transparaître la gloire qui Lui est propre.
Devant ce reflet du paradis, saint Pierre s’enthousiasme même : Seigneur il nous est bon d’être ici ! Faisons trois tentes! …

Tout comme pour les apôtres, Notre Seigneur parsème parfois nos vies de moments de grâces particuliers où la lumière du paradis semble se laisser deviner…
C’est ce qu’Il expliqua en personne à saint Marie-Madeleine de Pazzi qui lui demandait comment était le Paradis.
Il lui disait que les plus grandes joies de cette terre sont comme un verre d’eau fraiche au milieu d’une journée torride.
Mais qu’elles n’étaient qu’un reflet de l’immense joie du ciel, qui ressemblerait bien plutôt à une piscine rafraichissante dans laquelle on serait plongé…
Restons fermes dans la foi, et dans l’espérance au milieu des ombres de cette vie !

Pratique : Penser quelques instants au ciel qui nous attend

Vendredi 5 août : dédicace de la basilique sainte Marie des neiges

L’histoire de la très grande basilique romaine, qu’on appelle sainte Marie des neiges, ou sainte Marie majeure, remonterait à l’époque du Pape Libère (qui règna de 352 à 366) d’ou son nom encore de Basilique libérienne.
Le bréviaire nous rapporte la charmante histoire de sa fondation avec la neige en tombant en plein mois d’août, et le songe du Patrice Jean et de son épouse, les avertissant de bâtir une basilique à l’endroit indiqué… mais on ne trouve aucune trace de cette histoire avant le Moyen-âge.
Cette église ancienne fut reconstruite sous le pontificat du Pape Sixte III qui la dédia à Marie qui venait d’être déclarée « Mère de Dieu » au récent concile d’Ephèse (431).
Aujourd’hui elle est une des cinq basiliques majeures, lieu principal de la dévotion à Marie à Rome, et de nombreuses cérémonies de l’année se déroulent en ses murs (Le Pape y célèbre à Noël et à Pâques).
Elle conserve les reliques de la crèche, et la célèbre icone à Marie « salus populi romani » (salut du Peuple romain)

Dans toute la chrétienté on a aimé prier Marie de chez soi !
Ainsi le Pape saint Pie X écrivit avec piété, alors qu’il était Pape, l’histoire du sanctuaire de la madonne de Cendrole tout près de Riese, sa ville natale.
Le saint Curé d’Ars voulut consacrer toute sa paroisse à notre dame d’Ars.
Et on ne trouve pas de village de chez nous qui n’ait son sanctuaire à Marie, témoin de la piété des siècle passés, et la volonté de la rendre toute proche de nos vies.
Mais au fait, connaissez-vous la dévotion à Marie de chez vous ?

Pratique : veillons à entretenir, établir ou reconstruire nos oratoires à Marie.

Jeudi 04 août : saint Dominique

Le mois d’août nous donne encore un saint exceptionnel à fêter aujourd’hui !
Saint Dominique naquit en 1170 à Calahorra en Espagne, descendant de la noble famille des Gusman.
Pendant sa grossesse, sa mère avait eu un songe étrange : Il lui avait semblé donner naissance à un petit chien extraordinaire tenant une torche dans sa gueule et qui embrasait tout l’univers !
Dominique étudia la littérature et la théologie et ses excellents résultats lui firent devenir chanoine régulier de la cathédrale d’Osma.
Mais au cours d’un voyage en France où il accompagnait son évêque, il remarqua les ravages de l’hérésie cathare dans le sud de la France.
Il fonda alors un ordre de religieuses consacrées à la prière et la contemplation, notamment à partir de jeunes filles cathares converties.
Puis il fonda un ordre masculin consacré à la prédication de la vérité, et qui devait être aussi pauvre que les prédicants cathares.
A peine fondé il demanda aux premiers dominicains de se répandre dans le monde, et ce pari, qui semblait fou, fit naître rapidement dans toute la chrétienté des couvents dominicains firent un bien considérable.
Saint Dominique est réputé pour sa chasteté parfaite et son amour des âmes.
On raconte de lui qu’il se levait souvent pendant la nuit et priait en disant : Seigneur, que vont devenir les pécheurs ?
Il mourut, chargé de mérites à Bologne le 6 août 1221.

Que nos pauvres pays auraient besoin de tels hommes apostoliques au temps où l’indifférence est si grande et la foi si contestée !
Sachons apporter notre pierre à l’édifice de l’Eglise, là où le Seigneur nous a placé…

Pratique : Parlons de la beauté de Dieu par notre bouche, et surtout l’exemple de notre vie !

Mercredi 3 août : de la férie

Nous continuons l’examen des soutiens de la vie spirituelle avec la direction spirituelle.

Un directeur spirituel est un conseiller qui nous guide et nous aide pour grandir dans l’amour de Dieu.
C’est une pratique classique dans l’Eglise catholique.
Cher fils, je t’enseigne que tu t’accoutumes à te confesser souvent, et que tu choisisses toujours des confesseurs qui soient de sainte vie et suffisamment lettrés, par lesquels tu sois enseigné des choses que tu dois éviter et des choses que tu dois faire… écrivait ainsi St Louis dans son testament à son fils…

Les raisons d’en avoir un sont multiples :
D’abord pour éviter l’illusion si fréquente sur soi-même…
Ainsi saint Bernard osait écrire que celui qui se guidait tout seul était mené par un âne !
Il y a besoin de discernement.
Ensuite parce que la formation spirituelle de notre époque est généralement bien défaillante, un guide n’est pas de trop.
Enfin parce que nous avons toujours besoin d’enthousiasme sur le chemin spirituel, et un directeur spirituel peut nous en donner.

Le choix d’un directeur spirituel n’est pas difficile : Qu’on en choisisse un avec qui l’on s’ouvre facilement et qui nous fasse vraiment progresser.
Cette dernière remarque nous indique d’ailleurs le vrai enjeu du choix ou non d’un directeur spirituel : Dans le fond, voulons-nous vraiment progresser ?

Pratique : Réfléchir à la possibilité d’avoir un conseiller spirituel.

Mardi 2 août : saint Alphonse-Marie de Ligori

Avec saint Alphonse, nous fêtons encore un immense saint qui a marqué toute l’Eglise.
Saint Alphonse naquit à Naples, en 1696.
Il fut un enfant modèle pour la piété et la générosité, et aussi dans l’étude puisqu’il devint docteur en droit à l’âge de 15 ans !
Devenu avocat, il renonça vite à sa charge pour se consacrer au service de Dieu en devenant prêtre.
Il était un prêtre de feu, tout tourné vers les âmes. On lit dans sa vie qu’il allait dans la quartier les plus pauvres de Naples, convertissait des grands pécheurs et leur demandait après de faire le catéchisme à tout leur entourage.
Il répandit ainsi dans tout Naples des apôtres d’un genre nouveau !
Il fonda ensuite, en 1732, la congrégation du très saint Rédempteur (on les appelle aussi les Rédemptoristes) pour l’évangélisation des pauvres, cette congrégation fit un bien énorme partout où elle se répandit.
Il écrivit de nombreux livres de piété très simples mais tout à fait exceptionnels, qu’il aurait souhaité répandre dans tous les foyers !
Saint Alphonse impressionnait ses contemporains par son immense piété, surtout envers la Passion du Christ, l’Eucharistie et la Vierge Marie.
Il fut nommé évêque de saint Agathe des Goths en Italie, et se dépensa pour son diocèse, et il fonda aussi à cette occasion les sœurs Rédemptoristines, mais il connut aussi, comme souvent les saints, de grandes persécutions.
Il mourut le 1er août 1787, âgé de 90 ans, et fut canonisé 42 ans plus tard, et même nommé docteur de l’Eglise pour son œuvre sur la morale chrétienne.

Il me semble que toute personne qui voudrait aimer sincèrement le Seigneur devrait lire l’un où l’autre des ouvrages de saint Alphonse.
Il serait certainement touché par le souffle incroyable qui animait cet apôtre !

Pratique : lire quelques pages de saint Alphonse