Mardi 16 mai : saint Ubald

Le mois de mai est aussi spécialement consacré à Marie. Alors n’oublions pas de parler un peu d’Elle à travers ses nombreuses apparitions dans notre pays!

Aujourd’hui je voudrais évoquer Pontmain. Nous sommes le 17 janvier 1871, pendant la guerre entre la France et la Prusse. A Pontmain, 200 habitants environ, on prie auprès du curé tous les soirs, pour la France et pour les 38 jeunes gens du village, partis au front. Mais on est inquiet car les prussiens semblent avancer victorieusement… Et voici qu’Eugène Barbedette, 12 ans, travaille dans la grange et sort un moment prendre l’air. Là il voit au dessus de la maison voisine une Dame vêtue d’une robe bleu sombre, parsemée d’étoiles. Un voile de deuil encadre son visage fin et jeune. Elle porte une couronne d’or marquée d’un liseré rouge à mi-hauteur. Elle sourit et tend les mains vers l’enfant. Rapidement tout le village est ameuté, mais seuls les quatre voyants et deux enfants en bas âges voient la belle dame… Ni monsieur le Curé, ni les sœurs ne voient rien ! Mais le curé fait prier tout son monde et la dame semble alors s’animer: quatre cierges s’allument à ses cotés. On récite l’acte de contrition, et le tableau change, la Vierge devient triste et un grand crucifix apparaît sur sa poitrine. On continue les prière et la dame redevient joyeuse et tout à coup une banderole apparaît: Mais priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, mon Fils se laisse toucher ! Et l’apparition disparaît, la veillée de prière aura duré trois heures… 11 jours plus tard fut signée l’armistice, et les 38 appelés du village rentreront indemnes!

En étudiant de près cette apparition, les historiens auront la surprise de remarquer que la voute de l’Église était bleue comme la robe de la Dame et, comme elle, parsemée d’étoiles. De plus, les quatre bougies allumées rappelaient la coutume du curé à la prière du soir d’allumer quatre cierges… Et oui, notre prière monte vraiment jusqu’au ciel, et la sainte Vierge aime particulièrement la prière de ses enfants…

Pratique: Fleurissons une image de la Vierge chez nous…

Lundi 15 mai : saint Jean-Baptiste de la Salle

Jean-Baptiste de la Salle naquit à Reims en 1651. Il fut un enfant particulièrement pieux et studieux. Bientôt il comprit que sa mission serait d’ instruire les pauvres dans la doctrine chrétienne et particulièrement à conduire la jeunesse sur la voie de la vérité (oraison de sa Messe).

Au milieu de bien des contradictions, il fonda alors l’Institut des Frères des écoles chrétiennes en 1684. Cet institut fit un bien considérable dans l’histoire par l’éducation chrétienne des enfants. On les appelait les frères quatre bras ! A cause d’un manteau qu’ils portaient toujours sans en passer les manches, et sans doute aussi à cause de leur inlassable travail. Saint Jean-Baptiste de la Salle donna tous ses biens aux pauvres et mourut à Rouen le vendredi-saint, un 7 avril 1719. Il fut canonisé en 1900.

Le plus grand acte d’espérance pour le Seigneur que l’on puisse faire aujourd’hui, c’est de travailler à former une jeunesse catholique ! Par de vrais catéchismes, des écoles catholiques, et une jeunesse ardente dans sa foi aussi… N’oublions jamais qu’il nous revient comme un devoir impérieux de transmettre ce que nous avons reçu !

Pratique : Saurions-nous recommander de bons livres à ceux qui en auraient besoin ?

Dimanche 14 mai : 4° dimanche après Pâques

Il vous est utile que Je m’en aille!

Est-il possible de n’être pas d’accord avec ce que dit Jésus dans l’Évangile ? Pourquoi me réjouirais-je du départ de notre Seigneur de cette terre ? Je n’aime pas beaucoup prendre l’avion, mais je serais tout à fait prêt à faire le voyage de Jérusalem pour voir le Fils de Dieu, plein de grâce et de vérité !! Quelle grâce ce serait là ! Cependant en y réfléchissant un peu plus, une chose m’inquiète dans mon raisonnement : Les apôtres, eux, ont bien vu Jésus et ils étaient loin de comprendre toutes ses paroles… Ils ne cessaient même de se disputer en Sa présence pour être les premiers ! Pour finir, ils ont trahi le Seigneur, dans un premier temps, du moins… Alors qu’est ce qui est le mieux pour nous ? Et bien ce que nous dit Jésus : Il vous est utile que Je m’en aille… Je vous enverrai le Paraclet!

Le mieux pour nous est de visiter Dieu, mais tout proche de notre âme, disponible à quiconque l’invoquerait sans besoin de partir pour Jérusalem (à la bonne heure !),  et qui pourrait nous transformer en profondeur. En un mot de recevoir l’Esprit-Saint ! Cet Esprit nous a été donné et cherche à se faire entendre dans nos vies… Savons-nous le prier? Savons nous l’écouter?

Pratique: faire attentions aux bonnes inspirations de l’Esprit-Saint dans notre journée…

Samedi 13 mai : saint Robert Bellarmin

Si tu es sage, tu comprends que tu es créé pour la gloire de Dieu et pour ton salut éternel. Cela est ton but, le centre de ton âme, le trésor de ton cœur. Estime donc comme un vrai bien pour toi ce qui te conduit à ton objectif, un vrai mal ce qui te le fais manquer. Les événements bénéfiques ou l’adversité, la richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, les honneurs et les outrages, la vie et la mort, le sage ne doit ni les chercher, ni les fuir pour lui-même. Ils ne sont bons et désirables que s’ils contribuent à la gloire de Dieu et à ton bonheur éternel, ils sont mauvais et à fuir s’ils lui font obstacle…  saint Robert Bellarmin.

Saint Robert Bellarmin vécut à la douloureuse époque du 16° siècle, où des nombreuses nations, s’étant écartée de l’Église, étaient tombées dans le protestantisme… Robert naquit a Montepulciano dans la noble famille des Bellarmin le 4 octobre 1542. Enfant angélique d’une sainte famille, il grandit vite dans la piété et entra chez les jésuites dès ses 18 ans. Devenu prêtre, il eut un rayonnement incroyable par la puissance de son intelligence. Sa prédication et son enseignement ramenèrent ainsi à l’Église un grand nombre d’hommes qui s’en étaient écarté. Son enseignement sera publié dans ses fameuses « controverses » qui eurent un grand retentissement. Parmi ses nombreux autres ouvrages, on doit citer son catéchisme qui fut immédiatement très populaire. Sa science qu’on disait la plus grande de son temps, ne l’empêchait pas d’avoir une vie simple et sainte, et d’aimer par dessus tout faire le catéchisme aux pauvres. nommé cardinal par le Pape Clément VIII et archevêque de Capoue, il se dévoua sans compter à son diocèse, puis au saint Siège quand il fut finalement appelé à Rome. Il y mourut le 17 septembre 1621.

Saint Robert Bellarmin au milieu de la gloire du monde et de multiples occupations a su garder intact son désir de sainteté et une prière profonde. Avons nous cette même sagesse ?

Pratique : Revenons souvent, au cours de la journée, à la pensée du Dieu qui nous voit et que nous voulons aimer de tout cœur.

Vendredi 12 mai : saints Nérée, Achille, Domitille, et Pancrace

Nous fêtons aujourd’hui un groupe de martyrs d’époques diverses. Flavie Domitille au 1er siècle aurait reçu l’habit des vierges des mains du Pape saint Clément. Nérée et Achille auraient été soldats de la fameuse garde prétorienne, ils auraient aussi poussé à la consécration religieuse Flavie Domitille. Pancrace aurait été martyrisé peu après son baptême à l’âge de 14 ans. Une basilique a été construite à Rome en son honneur dans laquelle se réunissaient les nouveaux baptisés le dimanche in albis.

L’épître de la Messe de ces saints martyrs contient une forte leçon. Elle fait parler les impies. Ceux-ci voient les martyrs dans la gloire et s’exclament : Voilà ceux que nous avons tournés en dérision… Leur vie nous semblait absurde et honteuse leur mort ; et les voilà maintenant au nombre des enfants de Dieu et dans l’assemblée des saints ! Un jour apparaîtra ainsi la vérité des cœurs au yeux de tous. Alors, quelle surprise ! Chez beaucoup de ceux qui auront connu la facilité et la gloire apparaîtra la pauvreté de vie. Inversement bien de ceux qui auront eu des vies difficiles et généreuses seront dans la main de Dieu… Ici-bas, à nous de choisir la direction de notre vie…

Pratique : La générosité du quotidien

Jeudi 11 mai : saints Philippe et Jacques, apôtres

Fêtés le premier mai depuis le 6° siècle, les apôtres saint Philippe et saint Jacques furent déplacés au 11 « à cause de » saint Joseph artisan…

Philippe était originaire de Bethsaïde et l’Evangile rapporte à son sujet deux anecdotes : il mena Nathanaël (appelé aussi Barthélemy) au Seigneur. Et Jésus qui voulait nourrir la foule de 5000 hommes demanda personnellement à Philippe où l’on trouverait de quoi les faire manger… Un gars en qui l’on peut faire confiance, un bon serviteur, en somme ! Il aurait subi le martyre en Phrygie.

Jacques était le « frère » du Seigneur, et un apôtre de premier plan. Il devint le premier évêque de Jérusalem après la Pentecôte. Le bréviaire raconte quelques détails fort peu hygiéniques : sa pénitence était telle qu’il n’usait jamais de parfum ni de bains, et qu’il ne se coupait jamais les cheveux ! De plus il priait si souvent à genoux que la peau de ses genoux serait devenue aussi calleuse que celle d’un chameau… Il écrivit l’épître de la B ible qui porte son nom, fut martyrisé à Jérusalem, et pardonna à ses bourreaux son supplice.

Je soulignerai simplement aujourd’hui une des grandes leçons de l’épître de saint Jacques : Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour et que l’un d’entre vous leur dise : « allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! » sans rien leur donner, à quoi cela sert-il ? En un mot, notre foi doit se traduire en bonté réelle pour les autres !

Pratique : Pratiquons-nous en vérité la charité ?

Mercredi 10 mai : Saint Antonin

Antonin vécut au 15° siècle en Italie à l’époque de la Renaissance, donc. Enfant précoce dans la science et la sainteté, il entra chez les dominicains à 16 ans. Il fut particulièrement admirable dans son ardeur au travail: Il se privait même de sommeil pour travailler d’avantage! Sa sagesse aussi lui valut le surnom d’Antonin « des conseils ». Devenu archevêque de Florence, il se dévoua sans compter à son troupeau et mourut le 20 mai 1459.

Beaucoup croient sans doute que donner de bons conseils est un don humain qu’on a… ou qu’on a pas! saint Antonin l’aurait eu, lui…

C’est bien plus que cela, en fait : Dans la doctrine chrétienne, c’est un don du Saint-Esprit. Ce qui veut dire qu’il est à disposition de tous et ne s’exprime très bien que dans une âme particulièrement fidèle aux inspirations de Dieu. Une sainte Bernadette ou une Lucie de Fatima n’étaient pas particulièrement douées humainement, mais ces saintes, quand elles parlaient, transmettaient la pure lumière de Dieu! Un jour une dame demanda à Bernadette ce qui avait été le mieux entre voir la belle dame et faire sa première Communion, toute récente à ce moment là pour Bernadette. Après un court instant de réflexion, Bernadette répondit : Je ne sais pas! Ces deux choses là sont des choses du Ciel! Mais ce que je sais, c’est que j’étais bien heureuse dans les deux cas!

Donc, si donner de bons conseils vous tente… vous savez ce qu’il vous reste à faire!

Pratique: Du courage pour être de vrais chrétiens!

Mardi 9 mai : Saint Grégoire de Naziance

Saint Grégoire naquit à Nazianze en Cappadoce (Asie mineure) et vécut au 4° siècle, époque féconde de la patristique. C’était un puissant intellectuel qui connaissait les meilleurs esprits de son temps comme son ami saint Basile, et s’était formé aux meilleures écoles de son époque. Puis il se fit moine et fut ensuite sacré évêque de Sasime puis de Nazianze et enfin patriarche de Constantinople en 379. Lutteur ardent de la foi de Nicée contre l’hérésie arienne, il renouvellera son diocèse. Il finira par renoncer à son siège pour retourner à la solitude  dans l’étude et la prière. A cause de sa brillante science, ses contemporains le surnommèrent « le théologien »; il mourut vers 390 et fut canonisé et déclaré docteur de l’Église.

L’amour de Grégoire pour la solitude, l’étude, et la prière, nous rappelle notre vocation profonde: Nous aussi nous avons une âme, créée à l’image de Dieu, faite pour contempler et aimer le Seigneur! Et si les corps sont plutôt bien nourris de nos jours en occident, quelle famine dans les âmes ! Il est urgent pour nous tous de retrouver un regard authentiquement contemplatif…

Pratique: Un moment de méditation silencieuse sur un mystère du Seigneur qui nous touche…

Lundi 8 mai : De la férie. En mémoire, apparitions de saint Michel Archange

Pas de fête aujourd’hui, mais se fêtait très anciennement en ce jour l’apparition de saint Michel Archange au mont Gargan. Saint Michel serait apparu au début du 6° siècle dans les Pouilles, sur une montagne proche de la ville de Siponto. La dévotion à saint Michel Archange était très vive dans les anciens temps, notamment chez les Francs qui voyaient en lui un saint patron particulier.

L’offertoire de la Messe des défunts donne un rôle surprenant à saint Michel: celui d’accompagner les âmes des défunts vers le paradis. Vous avez d’ailleurs tous certainement déjà vu un tableau montrant saint Michel avec une balance et en train de trier les âmes du purgatoire!

Demandons donc simplement à saint Michel en ce jour la grâce des grâces: celle d’aller un jour au Paradis!

Pratique: La dévotion envers notre saint patron

Dimanche 7 mai : 3° dimanche après Pâques

Lorsqu’une femme enfante, elle a de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais, lorsqu’elle a enfanté un fils, elle ne se souvient plus de la souffrance, dans la joie qu’elle a d’avoir mis un homme au monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie.          Extrait de l’évangile de la Messe.

D’après Notre Seigneur, notre vie ici-bas est un passage… une naissance plus exactement : progression vers une vie plus grande et plus belle. La vie à venir, nous ne la connaissons pas encore, mais nous l’attendons confusément, et nous pouvons constater au fond de nous comme un murmure, une attente de cette vie si belle. Nous attendons le bonheur parfait ! Nous voudrions connaître la vérité sur tout ! Nous souhaitons l’amitié parfaite avec tous les hommes ! Et pourtant une légère expérience de la vie nous montre vite qu’on n’y arrivera jamais ici-bas… Alors pourquoi tous ces désirs irréalisables au fond de nos cœurs ?

Ces désirs sont le murmure et l’attente de la vie belle : celle que décrit Jésus, la vie dans notre vraie maison, auprès du Père du Ciel !

Pratique : Demandons chaque jour la grâce d’aller au Paradis.