Qui de vous, si son âne vient à tomber dans un puits, ne l’en retirera pas, même le jour du Sabbat ?
Devant les pharisiens prompts à se choquer, Jésus guérit un hydropique le jour du Sabbat et leur reproche leur fausse indignation devant cette guérison : ne sortiraient-ils pas eux-mêmes leur âne du puits s’il venait à y tomber, que ce soit jour de sabbat ou non ?
À première vue, l’Évangile de ce jour semble une discussion pointue sur les obligations exactes du jour du Sabbat. Mais en fait, il va beaucoup plus loin et éclaire un sombre recoin de notre âme… Ce qui ennuie Jésus – me semble-t-il – ce n’est pas tant les priorités dans le respect du Sabbat, que l’égoïsme qui règne dans nos cœurs ! Pour ce qui est de notre âne, comprenez notre confort ou notre tranquillité, le moindre argent que nous gagnons, la plus petite offense qui nous est faite… nous savons être pointilleux… et impitoyables. Mais pour ce qui est de l’hydropique – le prochain – rien ne nous paraît urgent !
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus raconte avec finesse qu’étant enfant on lui avait donné deux bagues en sucre, et qu’elle avait résolu de faire cadeau de l’une des deux à sa sœur Céline. Mais voilà qu’au bout de quelques pas, le panier qui contenait les précieux trésors était troué : il ne reste plus qu’une bague… Elle se met à pleurer : la bague de Céline est perdue ! Et Thérèse de se demander subitement pourquoi c’était celle de Céline qui était tombée…
Nous avons vraiment besoin d’une conversion intérieure, nous dit le Seigneur, et pour cela, précipitons-nous sans retard vers le bien que nous voyons : avons nous un pardon à donner ? une personne nécessiteuse à aider ? quelqu’un à soulager ?
Dépêchons-nous : notre âne se noie !
Pratique : un acte de bonté.