Jeudi 25 avril : Saint Marc

En ce temps-là : le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya devant lui, deux à deux, en toute ville et endroit où lui-même devait aller. Tiré de l’Evangile du jour

D’après la tradition, saint Marc fut un disciple du Seigneur mais pas un apôtre. Voilà pourquoi l’évangile de sa Messe évoque l’envoi en Mission des 72 disciples… Il fut à la fois accompagnateur de saint Paul dans ses premières missions, et compagnon très proche de saint Pierre. Il rédigea l’Evangile qui porte son nom à Rome, et cet Evangile fut approuvé par saint Pierre lui-même, au témoignage de saint Jérôme. Saint Marc partit ensuite évangéliser Alexandrie dont il devint évêque, et où il mourut martyr pour la foi. Au 9° siècle, son corps fut amené à Venise et une somptueuse basilique y fut construite. On représente souvent saint Marc sous la forme du lion parce que son Evangile commence par la forte prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert qui tonne comme un rugissement de lion.

Aujourd’hui se célèbre aussi une autre cérémonie: les litanies majeures. Elles ont été instituées par saint Grégoire le grand au 6°s pour chasser une épidémie de Rome. On chante les litanies et on y ajoute des oraisons, pour obtenir la protection de Dieu. Voilà aussi pourquoi à la Messe qui correspond à ces litanies, on lit l’Evangile où Jésus met en scène un homme qui obtient du pain de son voisin à force d’avoir tambouriné à sa porte ! Saint Marc est énormément fêté dans l’Eglise, parce qu’on a reçu de lui la parole sacrée de l’Evangile. Avons nous aussi cette dévotion? Autrement dit, vénérons-nous et connaissons-nous l’Evangile ? N’est-ce pas une honte pour tant de chrétiens cultivés d’ignorer la lettre que Dieu nous a adressée ?

Pratique: Lire quelques chapitres de l’Evangile de saint Marc

Mercredi 24 avril : Saint Fidèle de Sigmaringen

O Dieu, qui, après avoir embrasé le bienheureux Fidèle d’une ardeur séraphique pour la propagation de la vraie foi, avez daigné le décorer de la palme du martyre et de la gloire des miracles, nous vous supplions par ses mérites et son intercession, de nous affermir tellement, par votre grâce, dans la foi et la charité, que nous méritions d’être trouvés fidèles dans votre service jusqu’à la mort. Tiré de la liturgie du jour.

Fidèle de Sigmaringen, « Rey » de son nom de famille, naquit en Allemagne en 1577. Cet enfant studieux et pieux grandit tant dans la science humaine en devenant avocat, que dans la piété. Il entra chez les capucins, branche nouvellement fondée de l’ordre franciscain, et demandait souvent au Seigneur la grâce de donner sa vie pour Lui. Saint Fidèle sera le premier martyr de l’Ordre ! La Propagation de la foi à Rome lui demanda de prendre la tête des missions dans la région des Grisons, dans l’actuelle Suisse. Il s’y rendit et convertit de nombreux protestants à la foi catholique, au point où il pensait gagner toute la région à la vraie foi. Mais le 24 avril 1622, alors qu’il prêchait dans une église, il fut tué d’un coup de massue par un des protestants qu’il essayait de toucher. Il fut canonisé en 1746, son corps est conservé à Coire en Suisse, et son chef en Autriche.
La liturgie, dans la belle oraison citée au début de ce mot, s’émerveille de la charité qui était dans le cœur de saint Fidèle ! Au point de demander de mourir martyr pour Jésus… Sans oser demander la même grâce pour nous, et jouant sur le sens son beau prénom, elle nous fait demander, au moins, la grâce de la fidélité. Quelques soient les difficultés d’aujourd’hui, nous devons être des témoins crédibles…


Pratique : Pourrions nous parler de la foi à un non catholique de notre entourage ?

Mardi 23 avril : De la férie, mémoire de saint Georges

Je supporte tout pour les élus, afin qu’ils obtiennent aussi eux-mêmes le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire du Ciel. Tiré de la liturgie du jour.

Visiblement saint Georges a plu à nos ancêtres… Voyez plutôt ! Il est le saint patron de l’Angleterre, de la Russie, de la Bulgarie, de la Géorgie, de l’Ethiopie, de la Catalogne, de l’Aragon, du Portugal, de la Lituanie, du Montenegro ! Et aussi le patron de villes comme Londres, Moscou, Barcelone, Gène, Ferrare, Regio de Calabre, Fribourg en Brisgau, Beyrouth ! Ce qu’il y a de certains dans sa vie, c’est qu’il fut un officier de haut grade, d’origine cappadocienne, et qu’il subit le martyr sous l’empereur Dioclétien le jour de Pâques en 303 en Palestine. Après la légende s’est emparé de sa figure, et il est devenu le défenseur armé de l’Eglise, le grand martyr, le tropeiophoros, celui qui porte le trophée de la victoire remportée contre l’ennemi, le modèle des chevaliers, et aussi celui qui terrassait le dragon !

La grande figure Saint Georges peut-elle encore nous secouer aujourd’hui ? Réveillons nous ! Les chrétiens de l’antiquité ont vaincu les persécutions de l’empire romain, le haut moyen âge a converti les européens au catholicisme, le bas moyen-âge a fait le cathédrales et les sommes théologique d’une profonde sagesse, l’époque contemporaine a envoyé des missionnaires dans toutes les parties du monde, et nous, à notre pauvre époque moderne, qu’avons nous fait de grand, de beau pour Dieu et son Eglise ? Le désir des divertissement et des biens matériels aurait-il réussi à éteindre chez les chrétiens l’esprit d’engagement des temps passés ? A chacun de répondre…

Pratique : Faisons un examen de conscience sur notre engagement personnel

Lundi 22 avril : Saint Soter et Caïus

Grâce à l’offrande de ces présents, accordez Seigneur, la lumière à votre Église ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables. Tiré de la liturgie du jour.

La liturgie présente aujourd’hui à notre dévotion deux saints Papes martyrs des temps anciens. Mais un doute subsiste, puisque d’anciens textes disent que ni l’un ni l’autre ne moururent martyrs… De Soter et Caïus, on sait peu de choses, sinon qu’ils vécurent à des périodes de grande persécution pour l’Eglise. Soter fut Pape de l’an 166 à l’an 175, il est donc d’époque très antique ! Célèbre pour sa bonté pour les chrétiens condamnés aux mines, il réglementa le culte divin. Parmi ses décisions il interdit aux vierges consacrées de toucher les vases sacrés et de porter les encensoirs à l’église ! On sait aussi qu’il incitera particulièrement les fidèles à communier le Jeudi-saint. Il aurait été martyrisé sous l’empereur Marc-Aurèle. Quand à Caïus, il fut Pape de 283 à 296. Proche parent de Dioclétien, il dut se cacher une bonne partie de sa vie pour éviter la persécution violente de cet empereur. Il prit d’importante décisions sur la liturgie et convertit à la vraie foi de nombreux païens. Il mourut le 22 avril 296 et fut enterré à la catacombe de saint Callixte.

Avez vous remarqué comme les papes anciens veillaient sur la liturgie ? Ils souhaitaient que les cérémonies sacrées soient les plus parfaites possibles, et qu’elles conduisent au mieux les fidèles à rencontrer Dieu. J’espère que des années après, nous gardons toujours ce souci important ! J’espère que les lecteurs de ce « mot spirituel » connaissent un peu mieux cette merveilleuse liturgie ! J’espère qu’ils veillent à en vivre de tout leur cœur tout au long de l’année…

Pratique : Si nous ne pouvons avoir la Messe quotidienne, veillons au moins à lire, dans nos missels, la présentation du saint du jour.

Dimanche 21 avril : 3° dimanche après Pâques

Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus… parce que je m’en vais auprès du Père. Tiré de l’évangile de la Messe.

A partir d’aujourd’hui la liturgie de Pâques change. Avant ce dimanche elle ne parlait que de Jésus ressuscité, de sa beauté et de sa grandeur. Maintenant elle nous prépare à son départ. Et les départs, on ne les aime pas ! Pourquoi ces blessures du cœur ? Pourquoi doit-on toujours se séparer de ceux qu’on aime ? Pourquoi Jésus devrait-il quitter les apôtres ?

A ces questions Jésus répond simplement, je vais auprès du Père ! Quelle est profonde cette réponse ! Elle nous plonge dans des abîmes de perplexité et de méditation… C’est pourtant vrai que le Ciel est plus beau que la terre, on le sait bien, mais on est tellement terrestres ! C’est pourtant évident que la maison du Père est plus agréable que toutes les maisons d’ici-bas, comment en douter sérieusement ? C’est certain que nous aussi on a envie de voir ce Dieu qui est notre Père et qui nous a dit qu’il nous aimait tant, mais cela nous fait tout de même un peu peur… C’était un saisissement, paraît-il, de voir sainte Bernadette vous regarder de son regard si pur et de vous dire, Marie est si belle que, quand on L’a vue une fois, on voudrait mourir pour La revoir ! Devant ce petit bout de bonne femme, on devait se sentir comme un nain devant une montagne… Seule la prière, qui nous fait entrer dans ce monde du Ciel, peut nous faire goûter le bonheur de Jésus ressuscité qui n’appartient presque plus à cette terre… Mais c’est là sans doute le secret de cette parole, Je vais auprès du Père ! En disant cela, Jésus nous demandait simplement de le suivre comme on le peut ici bas, c’est-à-dire en priant !

Pratique: Demandons chaque jour la grâce d’aller au Paradis.

Samedi 20 avril : De la férie

Lys ou pâquerettes ?

Les amoureux des fleurs apprendront avec joie que deux fleurs se disputent l’honneur d’être la fleur typique de Pâques ! Tout d’abord le lys. Dans l’Evangile, Jésus Lui-même a fait l’éloge de la beauté du lys : Regardez les lys des champs, comme ils croissent ! Ils ne peinent ni ne filent, et pourtant Salomon dans toute sa gloire ne fut pas vêtu comme l’un d’eux. Cette fleur magnifique et gracieuse, fleur de mars, fleur de la pureté, de la royauté, et d’un suave parfum, correspond bien au sens de la fête de Pâques. Ainsi une ancienne légende raconte qu’après avoir vu le Seigneur crucifié, la fleur du lys en serait restée inclinée… Mais il y a aussi la bien nommée pâquerette ! Pâquerette comme un diminutif pour cette humble fleurette qui fleurit toute l’année, mais qui pare la nature de tapis éclatants au temps de Pâques… Les fleurs nous parlent de la beauté de Dieu et de la gratuité de son amour, comme saint Jean de la Croix, le sensible poète, aimait à le remarquer :  » O forêts, très épais massifs plantés de la main de l’aimé, prairies au gazon verdoyant, de belles fleurs tout émaillé, dites-moi je vous prie, s’il (le Seigneur) vous a traversé ? » Et voici ce que les créatures lui disent :  » Tout ruisselant de mille grâces, en hâte il a traversé nos bois, dans sa course, il les regarda, sa figure qui s’y grava suffit à les laisser revêtus de beauté. « 

Pratique : Pensons à fleurir nos chapelles, nos statues et nos calvaires, spécialement au temps pascal.

Vendredi 19 avril : De la férie

Des Œufs de poule… ou de lapin ?

A Pâques un joie des enfants, selon la tradition solidement implantée chez nous, les enfants cherchent partout les œufs en chocolat qui sont arrivés dans le jardin ! Mais savez-vous d’où nous vient cette coutume ? Depuis le 4° siècle, par pénitence, il était hors de question de manger des œufs pendant le carême ! Pâques était alors l’occasion de gouter à nouveau à cette nourriture. Et comme on ne pouvait tout de même pas empêcher les poules de pondre durant le carême, les œufs s’accumulaient, et on finit alors par les offrir en présent et ils devinrent un des symboles de Pâques. Dés le 15° siècle, en Alsace, on offre aux enfants ces œufs, au 16° siècle ils cachent une surprise, et ils sont confectionnés en chocolat au 18° siècle… Mais qui apporte ces œufs dans le jardin ? C’est une poule dans le Tyrol, une cigogne en Alsace, un lapin en Allemagne, et le coucou en Suisse ! A Pâques les coutumes rejoignent la foi pour nous inciter à faire la fête ! Que la joie des chrétiens resplendisse sur leur visage ! Que cette joie soit un réconfort dans les épreuves de la vie ! Qu’elle annonce à tous l’amour de Dieu pour les hommes !

Pratique : Notre travail du jour dans le courage et la bonne humeur.

Jeudi 18 avril : De la férie

Nous continuons l’examen de la spiritualité propre au temps pascal avec : le cierge pascal.

Durant tout le temps pascal, aux Messes solennelles, on allume le cierge pascal qui rappelle la présence de Dieu sur terre jusqu’à son Ascension. Mais nous allumons encore le cierge pascal à un autre moment de la liturgie: A chaque baptême ! Le symbolisme du cierge pascal se développe alors pour signifier que la puissance de Pâques: la mort et la résurrection, ont agi dans l’âme du baptisé. En fait notre sympathique cierge pascal nous rappelle quelque chose de plus formidable encore: nos liturgies de la terre, sont un écho, une participation à la liturgie céleste… Dans nos églises, Jésus est vraiment présent, le ciel est touchable, l’expérience de Dieu se produit à travers la beauté de la liturgie. Voilà pourquoi vos prêtres souhaitent tellement que vous participiez aux offices: ils veulent que vous gouttiez combien le Seigneur est bon ! Et pour cela gardez votre cœur d’enfant…

Pratique: N’oubliez pas de faire bénir votre maison pour Pâques !

Mercredi 17 avril : De la férie

Un autre héritage que nous devons à la fête de Pâques est le dimanche lui-même!

Chez les juifs, le dimanche était le premier jour de la semaine, le jour de la création, et le dernier jour était le sabbat, le samedi. Comme Jésus ressuscite un dimanche, et apparaît aux disciples et à Thomas un dimanche, ce jour devient le jour sacré, le jour de la nouvelle création. Ainsi le chrétien vient à la Messe, non parce qu’il y est obligé (encore que parfois…), mais parce qu’il appartient à ce monde nouveau, à une nouvelle famille, il est un ressuscité depuis le jour de son baptême. C’est sa joie et sa fierté.

Mais, au fait, cette fierté ne se serait-elle pas un peu perdue?

Pratique: Savoir dire sa fierté d’être catholique

Mardi 16 avril : De la férie

qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs demeurent fixés là où sont les joies véritables. Tiré de la liturgie du jour.

L’agneau pascal

Le symbole de l’agneau pour Pâques nous vient de l’Ancien Testament. Au moment de quitter la captivité de l’Egypte, Dieu avait demandé que les Hébreux prennent un repas en habit de voyage et mangent un agneau par famille. On ne devait briser aucun os de cet agneau, et son sang devait être répandu sur les montants des portes pour protéger de l’ange exterminateur… La fête de Pâques, avec le repas pascal, était alors devenue la principale fête de la liturgie juive. Quand saint Jean-Baptiste désignera Jésus comme l’Agneau de Dieu, celui qui vient enlever les péchés du monde, il indiquait que l’agneau du repas était un symbole de Jésus Lui-même, qui serait sacrifié sans que ses os soient brisés, pour sauver les hommes. Le livre de l’Apocalypse désigne 28 fois Jésus glorieux dans le Ciel sous le titre de l’Agneau, ainsi il est devenu naturellement un symbole du Seigneur ressuscité dés l’art primitif et plus particulièrement au haut moyen-âge. Aujourd’hui encore, il est de coutume de manger, à Pâques, de l’agneau rôti ou en gâteau. Si l’on ajoute à ce qui précède, que l’agneau est un animal particulièrement doux qui n’oppose pas de résistance à celui qui le persécute, comment ne pas veiller particulièrement à la douceur en ce temps de Pâques ?

Pratique : la douceur pour ceux avec qui nous vivons