Lundi 9 avril : Fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie

Le récit tout simple de l’Annonciation a plu à toutes les générations de chrétiens.

Parmi eux, saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire de l’Ave Maria, remarque cette chose extraordinaire : Jamais dans la Bible, on ne voit un ange saluer avec une telle déférence une créature humaine ! En effet, explique-t-il : l’ange est plus proche de Dieu que les hommes, lui qui est saint dans le Ciel. Il est aussi plus parfait et plus beau tant par sa nature que par sa grâce… Alors il n’a pas à s’incliner devant une créature mortelle.

Et pourtant l’Évangile est formel, ici c’est l’archange Gabriel qui s’incline devant Marie ! C’est que Marie est plus proche de Dieu que lui. Elle est aussi plus parfaite et plus belle. L’ange sait tout cela puisqu’il précise que Marie est remplie de la grâce de Dieu, que le Seigneur est particulièrement avec Elle, et qu’Il la bénit plus que toutes les femmes

Comprenons-nous l’extraordinaire cadeau que Jésus nous fait, avec Marie ? Cultivons-nous une très grande dévotion, prière et amitié avec Marie ? Si vous ne vouliez pas croire la théologie, les enseignements du Magistère et les paroles des saints, suivez au moins l’exemple de l’ange et priez beaucoup celle qui a pour nous un cœur de Mère dans le ciel !

Pratique : Offrons toute notre vie à Marie en ce jour…

Dimanche 8 avril : Dimanche in albis, dimanche de la miséricorde

Ce dimanche est très riche. La liturgie nous rappelle que nous devons être fidèles à la foi comme les martyrs l’ont été. Elle dit aussi l’amour maternel de l’Église pour ceux qui viennent d’être baptisés. Notre Seigneur, dans ses apparitions à sœur Faustine, demanda que ce dimanche fut spécialement consacré à fêter sa miséricorde infinie : Elle nous fait vraiment vivre !

De l’Evangile je retiendrai deux choses : – d’abord que c’est le dimanche (le premier jour de la semaine est le lendemain du sabbat pour un juif…)  que Jésus apparaît à ses disciples une première fois sans Thomas. La deuxième fois, avec Thomas, c’est encore un dimanche que Jésus vient, et il répand ses bénédictions à chaque visite… Le dimanche est bien le jour du rendez-vous avec le Seigneur. Si vous voulez sa bénédiction, vous savez où la trouver ! – ensuite, beaucoup aiment à répéter qu’ils sont comme saint Thomas, et ne croient que ce qu’ils voient. Mais c’est oublier que Jésus-Christ reproche à saint Thomas de n’avoir pas cru à la parole des apôtres ! Ceux à qui le Seigneur a donné sa propre mission à continuer ! Bien plutôt Jésus proclame bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu d’apparitions. Puisque cette béatitude est à notre portée, n’y manquons pas…

Pratique : Le chapelet de la miséricorde divine de sœur Faustine

PS : Il se récite ainsi, sur un chapelet traditionnel : Sur les gros grains du Notre Père (1 fois): Père Eternel, je vous offre le Corps et le Sang, l’Ame et la Divinité de votre Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier.
Sur les petits grains du Je vous salue Marie (10 fois): Par Sa douloureuse Passion, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier.
A la fin (3 fois):  Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, Ayez pitié de nous et du monde entier”

Samedi 7 avril : Samedi de Pâques

Le samedi de l’octave de Pâques est appelé aussi samedi in albis, car c’était le jour où les nouveaux baptisés quittaient la robe blanche du baptême qu’ils avaient gardée toute la semaine (albis veut dire blanc). Les liturgistes pensent aussi que pour illustrer cette cérémonie, on a choisi l’évangile de la résurrection qui décrit les vêtements du Christ ressuscité gisants par terre. L’évangile insiste aussi beaucoup sur le rôle de saint Pierre (que saint Jean laisse passer en premier…) : conseil aussi aux néophytes de rester fidèles dans la foi professée par Pierre et ses successeurs.

Nous ne portons plus de robe blanche, sauf peut-être dans notre âme purifiée par la confession et la communion pascale… Veillons à conserver cette nouvelle beauté et l’éclat divin bienfaisant qui va avec !

Pratique : Un moment d’écoute de chants religieux pour rejoindre le ciel.

Vendredi 6 avril : Vendredi de Pâques

L’Évangile de ce jour nous parle de la dernière apparition de notre Seigneur à ses disciples. Juste après, le Seigneur montera au ciel. Il les bénit et les envoie en mission. Sa dernière promesse me retient particulièrement: Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde! Heureuse Église qui bénéficie d’une telle promesse…

Même si les chrétiens paraissent parfois peu sympathiques (Qu’en pensez-vous?), même si l’Évangile paraît difficile à pratiquer, même si la dureté du cœur des hommes est extrême, peu importe ! Le Seigneur est présent pour nous et au milieu de nous. C’est notre joie, notre espérance et notre consolation.
Au milieu de vies trépidantes, savons-nous nous arrêter un instant sur cette présence aimante du Seigneur? C’est l’assurance immédiate de la paix.
Essayez, juste pour voir…

Pratique : penser au Seigneur proche de nous.

Jeudi 5 avril : Jeudi de Pâques

Dans l’évangile d’aujourd’hui, saint Jean nous montre l’apparition du Seigneur propre à sainte Marie-Madeleine (Jn 20, 11-18)

Des commentateurs remarquent que cette apparition est chargée de tendresse. – Marie Madeleine reste près du tombeau à pleurer, alors que les autres apôtres sont repartis : C’est une âme embrasée d’amour pour son Maître. – Le Seigneur lui apparaît et l’appelle par son prénom : Myriam ! Marie-Madeleine répond par un surnom plein d’affection pour son Maître : Rabbouni ! Ce que pourrait se traduire par « Petit Maître !» (une formule affectueuse). – Marie Madeleine est envoyée vers les frères pour leur annoncer la résurrection de Jésus ; elle est l’apôtre des apôtres !

Une seule phrase reste mystérieuse : ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père ! Il faut dire que Jésus est ressuscité pour une vie nouvelle. Il enseigne donc à Marie Madeleine que c’est par le cœur et par l’amour qu’elle le retrouvera ! Avons-nous compris, la leçon à Marie-Madeleine ? Alors nous saurons qu’il faut prendre le Seigneur par l’amitié et le dévouement !

Pratique : Se dévouer au cours de la journée.

Mercredi 4 avril : Mercredi de Pâques

L’Evangile de ce jour continue les récits des apparitions de Jésus à ses disciples.
La troisième apparition du Seigneur, selon saint Jean, eut lieu au bord du lac de Tibériade. Après une nuit où les apôtres travaillent sans rien prendre, un homme sur le bord s’approche des pécheurs et leur indique de jeter le filet à droite de la barque. C’est une nouvelle pêche miraculeuse: 153 poissons sont pris!
Et les apôtres de reconnaître le Seigneur, qu’ils rejoindront le temps d’un repas.

Remarquez bien les 153 poissons! C’était, croyait-on dans l’antiquité, le nombre des peuples de la terre. Et alors Notre Seigneur indiquait à saint Pierre que l’Église devrait aller dans le monde entier et toucherait tous les peuples.
L’ordre de mission est clair… l’avons nous compris, reçu, le vivons nous à notre place ?

Pratique: Savons nous parler de la foi à ceux que Dieu a mis sur notre route ?

Mardi 3 avril : Mardi de Pâques

Juste après l’apparition aux disciples d’Emmaüs, saint Luc raconte l’apparition de Jésus au groupe des apôtres. C’est le récit de l’Évangile d’aujourd’hui. Notre Seigneur accomplit plusieurs gestes pour manifester que c’est bien Lui: Il leur montre ses mains et ses pieds, puis mange même devant eux.

Notez bien le détail formidable: Pour se faire reconnaître, Jésus montre ses mains et ses pieds… ceux qui gardent encore la marque des clous, la marque de l’amour livré ! Partout où l’amour est vécu, Jésus est présent et facilement reconnaissable… Au 16° siècle, un missionnaire jésuite annonçait l’amour de Dieu à une foule de japonais qu’il essayait de toucher mais sans aucun succès. Un peu agacé par le prêcheur, un assistant finit par lui cracher dessus. Sans aucun trouble le missionnaire essuya le crachat et continua sa prédication avec douceur, déclenchant alors plusieurs conversions… Quand je vous dis que le vrai amour se voit !  On comprend alors, encore selon le récit de l’Évangile, qu’à la vue de Jésus les disciples furent remplis de joie. Mais au fait, nous-mêmes, aimons-nous vraiment nos frères ? Les rendons-nous heureux ?

 Pratique : Mettre la joie autour de soi.

Lundi 2 avril : Lundi de Pâques

La fête de Pâques prolonge son influence tout au long de l’octave. On récite donc la séquence de Pâques à toutes les Messes, et on multiplie les alléluias. L’Évangile de ce jour raconte l’apparition du Seigneur aux disciples d’Emmaüs. Cet Évangile est mystérieux : Comment est-ce possible que les disciples n’aient pas reconnu plus tôt Jésus-Christ ? Son apparence avait elle changé ? A ce sujet, saint Thomas d’Aquin a une réponse pénétrante : Il dit qu’il faut avoir la foi pour reconnaître Jésus ressuscité… Après la résurrection, le Seigneur apparaît comme Il le veut et quand Il veut. Et seulement ceux qui ont le cœur ouvert peuvent le reconnaitre.

Si le Seigneur revenait sur terre (comme cela se chantait dans des cantiques vieux de quelques décennies), serait-il vraiment reconnu ? Les cœurs sont si peu ouverts… Et qu’est-ce qu’un cœur ouvert ? Une foi forte, la pratique de la charité et l’amour des pauvres ! Un tel cœur connaît la vraie joie pascale.

Pratique : Avant chaque prière, remercions le Seigneur de la joie de Pâques !

Dimanche 1er avril : Dimanche de Pâques

Commentaire liturgique : C’est aujourd’hui la solennité des solennités, la plus grande fête de l’année. Le chant grégorien de la Messe du jour présente oscille entre une paix profonde et une joie exubérante : Quel commentaire de notre mystère de Pâques ! Les Alleluia sont mis en valeur, et la séquence victimae paschali laudes nous rejoue l’annonce extraordinaire  qui a éclaté ce matin : Marie-Madeleine proclame la résurrection de Notre Seigneur !

Mot spirituel quotidien : Pâques est une fête puissante : le rayonnement qui en provient continue d’éclairer la terre et pour tous les temps à venir.

Il y a là plus d’amour qu’il n’y aura jamais de poids de péché sur la terre. Chaque fois que nous recevons un sacrement, cette puissance de la Résurrection agit en guérissant et transfigurant ce monde si blessé. Et nous savons qu’à la fin des temps, malgré les craintes et les apparences contraires, c’est le Seigneur qui l’emportera. Alleluia ! A nous de répandre cette formidable nouvelle, pour que les hommes trouvent la lumière, qu’ils en vivent et soient sauvés !

Pratique : Que notre sourire éclaire aujourd’hui ceux que nous rencontrerons

Samedi 31 mars : Samedi saint

Commentaire liturgique : Je vous cite le livret sur la semaine sainte de Solesmes en 1956, il n’y a rien à dire de plus : Il faut en premier lieu instruire avec soin les fidèles de la nature particulière du samedi saint. C’est un jour de très grand deuil, pendant lequel l’Eglise s’attarde au sépulcre du Seigneur méditant sa Passion et sa Mort, s’abstenant du sacrifice de la messe, la table d’autel restant dépouillée ; jusqu’à ce que, après la veillée solennelle, attente nocturne de la résurrection, on accueille la joie pascale, dont la profusion déborde sur les jours suivants

Pour la veillée pascale, il y a beaucoup de choses à expliquer. Disons simplement : – que l’on bénit le cierge pascal, symbole de Jésus Christ ressuscité, présent parmi nous pendant tout le temps pascal. La résurrection de Jésus est la lumière de notre vie. – que l’on consacre l’eau baptismale. A cette occasion mettons toute notre attention au renouvellement des promesses de notre baptême : éclairés par la lumière de Pâques, voulons nous nous engager à une vraie vie chrétienne ? – que l’on célèbre une Messe triomphale, vraie image de la liturgie céleste qui se déploiera un jour à nos yeux, nous l’espérons !

Mot spirituel : Beaucoup d’auteurs comparent l’état religieux de notre monde occidental au jour du samedi saint. Comme si le Seigneur, qui avait fait la joie et l’espérance de nos pays pendant tant de siècles, désormais disparaissait devant le matérialisme et le laïcisme agressif. Les chrétiens souffrent fortement de cela et sont tentés par le découragement. Mais que faire alors ? Se réfugier dans des bunkers insonorisés ?

La clef du samedi saint, c’est l’amour fidèle : rester fidèle à Dieu malgré les persécutions et les apparences mauvaises. Mystérieusement, ces âmes fidèles que le Seigneur fait toujours fleurir dans son Église, et parfois sur le fumier, préparent le triomphe futur du Seigneur. Prions pour notre fidélité !

Pratique : Garder le silence de ce jour