Mardi 14 mars : de la férie

Pourquoi faire des sacrifices (3) ?

  1. POUR EXPIER SES PECHES

La Bible raconte l’histoire de Judas Macchabée : celui-ci, après un rude combat, ayant trouvé des idoles sur les corps des combattants juifs morts au combat, fit offrir des sacrifices à Jérusalem pour que ces soldats soient purifiés de leurs péchés. Dès l’Ancien Testament, on savait donc qu’il fallait expier pour les péchés commis.

Beaucoup de fidèles ignorent la doctrine catholique sur ce point : un péché est une offense à Dieu, cela nous le savons. Mais il est aussi une déviation plus ou moins grande, qui nous charge d’une certaine responsabilité devant Dieu ! Si nous nous confessons, l’offense à Dieu est pleinement pardonnée. La responsabilité, elle, est plus ou moins remise en fonction de notre regret, de nos bonnes œuvres. Et le purgatoire est là pour purifier les fautes qui ne l’ont pas été suffisamment sur terre. L’image la plus saisissante de cette vérité dans l’art chrétien, était la représentation de saint Michel en train de peser les âmes : qu’en est-il du bien et du mal ?

Nous-mêmes, avons-nous pensé à expier les fautes de notre vie ? Sommes-nous prêts à paraître devant Dieu ? Le saint curé d’Ars demandait à son évêque un peu de temps pour pleurer sa pauvre vie, comme il disait… Heureux est-il d’avoir veillé au triomphe du bien dans son âme ! Heureux celui qui purifie son âme par le sacrifice !

Pratique : Un examen de conscience s’impose.

Lundi 13 mars : de la férie

Pourquoi faire des sacrifices (2) ?

  1. POUR CORRIGER SES DEFAUTS

En parlant de défauts, une histoire de la Bible me fait toujours sourire : celle d’Ananie le peureux. Vous en souvenez-vous ? C’est celui que le Seigneur appelle pour venir baptiser saint Paul ! Saul (le futur saint Paul) est d’abord un violent persécuteur des chrétiens et le Seigneur le renverse de son cheval pour le convertir, et le rend aveugle. Conduit par la main jusqu’à Damas, Saul attend ce que le Seigneur veut pour lui. Le Seigneur apparaît alors à Ananie dans une vision et lui dit d’aller imposer les mains à Saul pour qu’il recouvre la vue. Réponse d’Ananie : Seigneur, j’ai entendu beaucoup de monde parler de cet homme et dire tout le mal qu’il a fait à tes saints à Jérusalem. Et il est ici avec pleins pouvoirs des grands prêtres pour enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom… En un mot, il est mort de trouille !

Le Seigneur lui dit alors : Va, car cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites ! En termes clairs : Accepte le sacrifice que je te demande… Ananie s’y rend, et, entrant devant saint Paul, il dit : Saul, mon frère, celui qui m’envoie, c’est le Seigneur, ce Jésus qui t’est apparu sur le chemin par où tu venais ; et c’est afin que tu recouvres la vue et sois rempli de l’Esprit Saint… Toujours pas rassuré, le gaillard… Mais il guérira bien saint Paul ! Le Seigneur a bien mené Ananie à lutter contre son défaut…

Retenons ceci : que ce soit par la manière douce pour Ananie, ou la manière forte pour saint Paul, le Seigneur veut aussi voir disparaître les défauts de nos âmes ! Ceux-ci nous empêchent de monter vers Lui et de devenir des enfants de lumière. Alors un sacrifice de temps en temps, là où il y a besoin, et le fil qui nous retenait à terre se brisera, et nous volerons auprès du Seigneur…

Pratique : Ciblons un bon défaut et prenons une résolution pour tout le Carême !

 

PS : pour ceux qui n’auraient pas d’idée et vivraient en famille (ou en communauté), les autres peuvent vous renseigner sur l’effort à faire…

Dimanche 12 Mars : 2ème dimanche de Carême

Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui…    tiré de l’Evangile du jour

L’Evangile d’aujourd’hui, le récit de la transfiguration, est d’une grande profondeur : Jésus se rend sur une montagne, et est transfiguré devant ses apôtres. Moïse et Elie sont avec Lui, une nuée recouvre tout le monde, et la voix du Père se fait entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le !

Pour comprendre l’Evangile d’aujourd’hui, on doit revenir sur le thème de l’Alliance… L’Exode raconte comment Moïse était monté, lui aussi, sur une montagne, le mont Sinaï, pour conclure entre Dieu et le peuple juif une authentique Alliance. Le Ciel s’était manifesté, une nuée avait couvert la montagne, et le peuple juif était devenu le Peuple de Dieu. Plus tard les Juifs seront souvent infidèles à cette Alliance promise, comme au temps des Rois, où vivait le prophète Elie. Le Seigneur demanda alors à Elie de marcher jusqu’à la montagne de l’Horeb. Là-bas, Dieu se manifesta puissamment, et rappela qu’Il était miséricordieux et toujours fidèle – Lui – à l’alliance qu’Il avait conclue.

Lors de la Transfiguration, la présence de Moïse et Elie, ainsi que la voix du Père, indiquent que Jésus est celui qui vient proposer l’alliance parfaite et définitive avec les hommes, l’alliance nouvelle et éternelle, comme dira Jésus. Sommes-nous prêts à conclure une alliance d’amour et de fidélité avec Notre-Seigneur ? Pour être son peuple et qu’Il soit notre Dieu ? Même si nous avons été infidèles tout au long de l’année, en ce temps de Carême, l’amour miséricordieux du Seigneur nous invite à reprendre notre alliance avec Lui…

Pratique : Penser à se confesser pour être fervent tout au long de ce Carême.

Samedi 11 Mars : Samedi des quatre-temps de Carême

Nous avons expliqué ce qu’est un sacrifice ; voyons maintenant toutes les raisons que nous avons de faire un sacrifice…

  1. FAIRE LE CHOIX DE DIEU

La bible rapporte qu’Abraham était le père d’Isaac : l’enfant de la promesse de Dieu. Mais Dieu dit un jour à Abraham : Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriyya, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai (Gen ch. 22). Abraham obéit au Seigneur et s’apprête à le faire quand l’ange du Seigneur l’en empêche et lui dit : N’étends pas la main contre l’enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Dieu ne voulait évidemment pas la mort de l’enfant, mais qu’Abraham choisisse Dieu au dessus de tout…

Nous sommes des êtres profondément divisés : mélange de bons désirs et de faiblesses, d’espérance et de découragement, souvent menés par nos habitudes… Alors, notre amour de Dieu est-il vrai ? Le sacrifice nous donne la réponse… Si je sais sacrifier une habitude chère, si je suis capable de rentrer avec enthousiasme dans ce carême et de viser haut, si je reste fidèle dans la difficulté, alors oui, Dieu est vraiment premier servi dans ma vie…

Dans ce Carême, par nos sacrifices, faisons le choix du Seigneur cette année encore…

Pratique : Au travail avec de vraies résolutions de carême !

Vendredi 10 mars : Vendredi des quatre-temps de Carême

Pour pratiquer le sacrifice, examinons où en est notre dévouement ?

Voulez-vous bien… demandera la Vierge Marie, tant à Bernadette qu’aux enfants de Fatima. Sommes nous prêts à obéir au bien que nous indique notre conscience, sommes-nous des hommes de bonne volonté ? Et il me semble qu’on peut dire oui à trois niveaux : Le premier niveau, est de bien faire son devoir d’état. En dessous de cela, pas de vrai chrétien ! Le deuxième niveau est d’être dévoué : Toujours prêt à rendre service et généreux dans l’effort. Le troisième niveau est l’esprit apostolique : travailler à faire arriver le Royaume de Dieu.

Si les chrétiens sont en dessous du premier niveau, la descente de la civilisation catholique devrait continuer inexorablement… ce qui se passe de nos jours… S’ils sont entre le premier et le deuxième niveau, nous aurions une société paisible. Beaucoup l’espèrent sans forcément savoir comment l’obtenir… S’ils se rapprochent du troisième niveau, nous aurons un élan missionnaire et une formidable extension du Royaume de Dieu, comme il a pu exister au 19° siècle par exemple où des jeunes français sont partis par milliers pour évangéliser les pays lointains.

Et vous à quel niveau êtes-vous ? Et si l’on prenait une grande résolution, une vraie conversion pour un idéal de vie ?

Pratique : Veillons à être dévoués tout au long de la journée.

Jeudi 9 mars : de la férie

Avant de pratiquer le sacrifice, prenons du temps pour la prière. Si l’on faisait un sondage parmi les hommes, ils donnent quatre grandes raisons qui les empêcheraient de prier. Y reconnaîtrez-vous les vôtres ?

Je n’ai pas le temps de prier ! Cela me rappelle une petite bande dessinée montrant d’abord un enfant, avec la légende : trop petit pour prier ! Puis on voyait un jeune homme occupé à travailler : il étudie trop pour prier ! Puis on le voyait plus âgé avec femme et enfant : trop occupé par sa famille pour prier ! On le voyait vieilli : trop fatigué pour prier ! Puis on voyait sa tombe au cimetière, et il était indiqué : trop tard pour prier ! No comment…

Je ne sais pas prier ! Demandez alors au premier prêtre venu (il en reste encore quelques-uns quand même !), il vous expliquera comment faire…

Cela ne m’intéresse pas beaucoup de prier ! Et en un mot, cela s’appelle la tiédeur… Il y en a de multiples traitements : pèlerinage, retraite, entretien avec un prêtre, un temps d’adoration, ou simplement une bonne confession. A vous de choisir ! Remarquez aussi que la tiédeur se nourrit du manque de réflexion sérieuse, d’éviter de penser à sa mort et son éternité,  et de l’envie de se divertir… étonnant, non ?

Je ne suis pas très porté à la prière ! Beaucoup mettent du temps à comprendre qu’ils ont une âme et qu’elle est faite pour aimer Dieu. Demandons cette grâce au Seigneur qui n’a jamais repoussé ses enfants. Comprenons aussi, selon le joli mot de saint Bernard, que celui qui ne se guide que par ses envies et ses courtes idées est vraiment mené par un âne…

Ne vous étonnez pas, mes bien chers frères, si on vous traite de bigots. C’est toujours parmi ces gens-là que le bon Dieu prendra ses saints ! Saint curé d’Ars.

Pratique : Se faire un solide programme de prière pour ce Carême.

Mercredi 8 mars : des quatre-temps du carême

LE CŒUR DU SACRIFICE

Il faut encore dire une dernière chose au sujet du sacrifice : ce que Dieu regarde, ce qui compte surtout devant Lui, c’est le cœur avec lequel on fait son sacrifice… Ainsi Abel fut exaucé et Caïn ne le fut pas : leurs cœurs n’étaient pas identiques. Faisons alors nos offrandes avec une bonne volonté intérieure, pour que le sacrifice soit vrai devant Dieu.

Quand la petite Anne de Guigné prépara sa première communion, on lui dit de faire beaucoup de sacrifices si elle voulait que son âme soit prête à la venue de Dieu. Et un jour la maîtresse qui préparait les enfants osa demander aux enfants s’ils faisaient bien les sacrifices demandés, au cours de la journée. Oh oui madame ! répondirent-ils tous. Combien en font au moins deux par jour ? Presque tous levèrent a main. Combien en font au moins 5 ? Il y avait déjà moins de doigts levés… Combien en font 10 ? Anne de Guigné et une autre petite fille levèrent le doigt. Combien en font 15 ? Seule Anne levait encore la main… 20 ? … 30 ? … 40 ?… 50 ?… Anne levait toujours la main, mais la maîtresse eut peur de continuer… Le cœur d’Anne était bon, elle avait pris le chemin du don de soi et du vrai amour.

Pratique : Combien de sacrifices dans notre journée ?

Mardi 7 mars : de la férie

QU’EST-CE QU’UN SACRIFICE 2 ?

Continuons encore jusqu’à demain l’explication de la notion de sacrifice… Le mot sacrifice provient du latin  sacrum facere,  ce qui signifie : faire du sacré. En effet, celui qui accomplit un sacrifice établit un contact avec Dieu, se rapproche de Lui. Le sacrifice, visible et concernant tout le peuple, sera à la base du culte et impliquera tout naturellement des rites.

Nous avons les rites officiels et publics de la religion, qui nous unissent par exemple pour la Messe dominicale, et pour l’effort du Carême aussi. Nous avons aussi nos rites plus personnels qui nourrissent notre amour de Dieu. Est-ce pour nous le port d’une médaille ? Une consécration ? Une dévotion ? Chacun est libre… mais qu’il se souvienne que l’amour de Dieu ne se vit pas simplement  en pensées ou en paroles, mais qu’il s’incarne dans des actes !

Quand la Vierge de Lourdes prononça ses célèbres paroles :  Pénitence, pénitence, pénitence, elle demanda ensuite à Bernadette d’embrasser la terre pour les pécheurs… Les rituels de Lourdes : Boire de l’eau, embrasser la terre et mettre un cierge se pratiquent toujours, et témoignent encore, dans notre monde sécularisé, de la soif de Dieu qui habite le cœur humain…

Pratique : Accomplir une démarche extérieure de foi.

Lundi 6 mars : de la férie

QU’EST-CE QU’UN SACRIFICE 1 ?

Les premiers sacrifices dont parle la Bible datent de l’origine de l’humanité : ce sont ceux de Caïn et Abel. Caïn offrira à Dieu le produit de ses cultures, et Abel les premiers-nés de son troupeau. Tout homme qui sait que Dieu existe, et Lui a donné la vie et ses biens, sera porté à Lui offrir quelque chose de précieux en hommage : il fera un sacrifice. Le sacrifice est donc un acte naturel et profond d’adoration envers Dieu.

Cependant, pas question pour nous aujourd’hui d’offrir des poireaux ou d’égorger un inoffensif agneau ! En revanche nous devrions être vraiment habités par le désir d’offrir quelque chose de grand au Dieu qui nous a créés et nous bénit chaque jour… Est-ce le cas  ?

Je n’en dis pas plus pour aujourd’hui, mais ici se cache un grand secret… Celui que découvrit un jour un jeune garçon qui offrit au Seigneur cinq pains et deux poissons et qui vit arriver des choses extraordinaires…

Pratique  : Penser à ce que le Seigneur nous a donné dans notre vie.

Dimanche 5 mars : 1er dimanche de Carême

Retire-toi, Satan ; car il est écrit : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul !  » extrait de l’Évangile du jour.

L’Évangile de ce jour est d’une puissance étonnante. Il nous montre d’abord le diable à l’œuvre, comme l’auteur des tentations de cette terre. Saint Paul dira que nous avons ici-bas à lutter surtout contre les esprits mauvais répandus dans les airs… Avis à ceux qui entrent en  Carême  : ils défient le démon, qu’ils soient sur leurs gardes ! Mais le point le plus frappant, c’est la violence de ce récit.
Le diable s’approche de manière doucereuse, avec des raisonnements parfaitement ciblés. Et le Seigneur répond la vérité avec des phrases courtes, lapidaires, incisives : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ! Arrière, Satan ! Nous ne sommes pas dans la faiblesse de la Passion mais dans la puissance du Seigneur. Si un réalisateur s’avisait de mettre en scène ce passage, qu’il ne se trompe pas en montrant un Christ doucereux et calme, nous sommes en face d’un combattant…

A travers cet épisode, le Seigneur nous apprend à savoir DIRE LA VÉRITÉ.
Bien sûr qu’on doit parfois, par prudence, ne pas tout dire à celui qui se trouve devant nous, mais combien de fois aussi sommes-nous lâches et nous n’osons pas dire la vérité ? Le monde en crève de ce qu’on ne dise pas la vérité : vérité sur le salut ou la perte que nous risquons, vérité sur l’obligation d’adhérer au catholicisme clairement connu, vérité sur notre devoir de respecter toute la morale et de confesser nos péchés ! Dans l’histoire de Benoîte Rencurel, la voyante du Laus, on lit qu’elle eut un jour la visite de protestants qui lui demandèrent : est-il nécessaire d’être catholique pour être sauvé ? A ces hommes qui, visiblement, avaient été touchés par la grâce des apparitions du Laus, mais manquaient de courage pour devenir catholiques, Benoîte, un peu gênée, répondit : J’en laisse le jugement à Dieu ! La sainte Vierge lui reprocha par la suite cette parole en lui disant : Si tu avais dit la vérité, ils se seraient convertis…

Pratique : éviter tout respect humain (la honte d’être chrétien).