Mardi 13 septembre : de la férie

Que peuvent bien faire les anges ?

Avouez que c’est bien là une question de chrétien !

La première réponse à donner, c’est qu’ils adorent Dieu, comme nous le montre la vision décrite dans le livre de l’Apocalypse : Et ma vision se poursuivit. J’entendis la voix d’une multitude d’Anges rassemblés autour du trône… Ils se comptaient par myriades de myriades et par milliers de milliers ! et criant à pleine voix :  » Digne est l’Agneau égorgé de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange… » Apocalypse ch. 15. Et cela semble les remplir de joie !

De même, l’ange de Fatima apprendra aux enfants à adorer : la face prosternée contre terre, il leur apprendra cette prière : Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime ! Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne Vous aiment pas. Autrefois les statues des anges adorateurs dans nos églises rappelaient aux chrétiens qu’ils devaient aussi prendre du temps pour adorer Dieu, et qu’ils pourraient bien y trouver une joie et une paix profonde… Mais m’est avis qu’il faudra bien du boulot pour redonner aujourd’hui le sens de l’adoration…

Pratique : un temps d’adoration ; au moins réciter la prière de l’ange de Fatima.

Lundi 12 septembre : fête du saint nom de Marie

La fête du saint Nom de Marie fut instituée par le Bienheureux Pape Innocent XI, en mémoire de la victoire miraculeuse des armées chrétiennes sur les envahisseurs turcs à Vienne en 1683. Le premier sens de la fête d’aujourd’hui est donc d’abord une action de grâce pour la protection de Marie au cours des siècles ; elle est vraiment le secours des chrétiens ! L’autre sens qui ne manquera pas de nous toucher est le nom particulier qui fut donné à celle que nous fêtons aujourd’hui : Marie. Le sens exact du Myriam hébreu se perd dans la nuit des temps, mais les recherches les plus poussées ont indiqué que ce mot pouvait signifier soit souveraine, soit protectrice, ce qui rejoint assez étonnamment les deux titres (mère et Reine) que la piété des chrétiens a donnés à Marie depuis des siècles… La touchante ferveur médiévale, à travers saint Bernard, pensait que Marie signifiait étoile de la mer. Cette conviction fut l’occasion d’un immense élan d’affection dans un magnifique sermon (qui nous touche encore aujourd’hui) du moine cistercien envers celle qu’il aimait profondément. Remarquons aussi que Myriam était le nom de la sœur d’Aaron, appelée la prophétesse dans le livre de l’Exode, celle qui chantait la victoire sur les Egyptiens et qui accompagnait Moïse dans la libération du peuple de Dieu !

Le saint Curé d’Ars avait voulu placer dans un cœur suspendu au cou de la statue de la sainte Vierge de l’église d’Ars, un papier avec tous les noms de ses paroissiens… Si nous prions Marie, nous avons aussi nos noms dans son cœur !

Pratique : Assister à la Messe en l’honneur de Marie.

Dimanche 11 septembre : 17° dimanche après la Pentecôte

Préparons notre Messe du dimanche, et, si possible, en famille.

Le second commandement est semblable au premier…

L’Evangile de ce jour nous raconte qu’un docteur de la loi fut envoyé pour tenter de prendre Jésus en défaut : Quel est le plus grand des commandements ? lui demanda-t-il. Le Seigneur de répondre : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’était la réponse de la Bible. Mais le Seigneur ajouta aussitôt quelque chose qu’on ne lui avait pas demandé : Mais le second lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »! Le Seigneur s’empresse de rajouter cette précision pour débusquer les illusions qui nous tiennent si facilement…

Il est facile de dire qu’on aime Dieu qu’on ne voit pas, mais c’est de l’illusion, si en même temps on n’est pas charitable pour le prochain que l’on voit… On peut facilement se tromper en pensant qu’on aime beaucoup Dieu… qu’en savons-nous ? En revanche, avec le prochain, l’illusion cesse bien vite… Et l’on voit très bien si l’on est charitable ! Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus eut des lumières sur la charité à la fin de sa vie. Elle écrit : je n’avais pas approfondi cette parole de Jésus :  » Le second commandement est SEMBLABLE au premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.  » (Mt 22,39) Je m’appliquais surtout à aimer Dieu et c’est en l’aimant que j’ai compris qu’il ne fallait pas que mon amour se traduisît seulement par des paroles, car :  » Ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de Dieu.  » Sainte Thérèse racontera plus loin, dans son manuscrit C, comment elle mettait cela en pratique, en guidant charitablement, tous les jours, et toujours avec le sourire, la pauvre sœur malade, sœur saint Pierre, qui ne cessait de la houspiller…

Comment nous comportons-nous avec notre prochain ? Sommes-nous charitables, et toujours avec le sourire ? Alors il se pourrait bien que nous aimions Dieu en vérité !

Pratique : Soyons particulièrement généreux aujourd’hui.

Samedi 10 septembre : saint Nicolas de Tolentino

Les parents de saint Nicolas de Tolentino n’arrivaient pas à avoir d’enfants, ils firent donc un pèlerinage à saint Nicolas de Bari, et ayant été exaucés par la venue d’un fils, ils l’appelèrent Nicolas. Nicolas naquit à saint Ange, ville des marches d’Ancône, vers 1245. Il fut surnommé de Tolentino, du fait de son long séjour dans cette ville. Dès l’enfance il montrait des signes de grande sainteté, n’hésitant pas à jeûner au pain et à l’eau à l’âge de 7 ans seulement. Ayant choisi de se consacrer à Dieu, il fut nommé chanoine, mais il entendit un jour un sermon d’un ermite de saint Augustin qui développait ces paroles de la Bible : N’aimez pas le monde car le monde et ses plaisirs passent, et il décida de tout quitter pour entrer dans cet ordre austère. Très fidèle à sa règle, il édifiait ses frères par la profondeur de sa prière. Dans les derniers mois de son existence, il entendit le chant des anges et répétait alors souvent la parole de saint Paul : Il me tarde de mourir et d’être réuni au Christ. Il mourut à la date qu’il avait prédite, le 10 septembre 1306.

Tant de saints ont été bouleversés par une parole de la Bible ou d’entendre un sermon… Sommes-nous assidus à écouter cette parole ?

Pratique : lire paisiblement un passage de l’Evangile.

vendredi 9 septembre : de la férie

Il y eut un grand combat dans le ciel, Michel et ses anges combattaient contre le dragon

L’histoire des anges n’est pas un long fleuve tranquille ! La Bible nous évoque en quelques mots l’histoire d’un combat, extrême et violent, entre deux groupes d’anges et qui se solda par la déroute du Diable, Satan, et de tous ses sbires. Que s’était-il donc passé? D’un coté, l’un des plus beaux anges, Lucifer (celui qui porte la lumière) s’était révolté, entraînant après lui tout un groupe d’anges ; ils combattaient dorénavant l’œuvre de Dieu. De l’autre, Michel (qui veut dire en hébreu : Qui est comme Dieu !) prenait la tête des anges restés fidèles au Seigneur et chassait du Ciel Satan et ses alliés…

Pour quelqu’un de peu formé dans la foi, ce combat pourrait paraître ancien et de peu d’intérêt pour nous… sauf que ce combat violent se continue de nos jours et sur notre terre ! Quiconque visite le pauvre presbytère d’Ars peut voir, par exemple, le lit du saint Curé portant des traces de feu : il subissait les assauts de Satan, furieux de le voir ruiner son empire… Pour nous, prions d’abord pour demander au Seigneur la force dans la tentation qui ne nous épargnera jamais, et aussi pour éviter l’esprit du monde : nous savons qui l’inspire…

Pratique : réciter la prière à saint Michel Archange.

Jeudi 8 septembre : fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

Habituellement l’Eglise fête le jour de la mort des saints, qu’elle appelle le dies natalis (le jour de la naissance au Ciel). Mais il y a deux exceptions à cette règle : la sainte Vierge Marie et saint Jean-Baptiste, c’est-à-dire les deux qui, à leur naissance, n’avaient pas le péché originel : Marie en avait été exempte dès le premier instant de sa Conception et Jean-Baptiste en avait été purifié dans le sein de sa mère… Cette fête apparaît au 7° siècle et le Pape Serge 1er la dota d’une procession.

Le sens de cette fête est bien clair : nous remercions pour le don merveilleux de Marie ! Puisque Marie deviendra la Mère du Sauveur, sa naissance marque donc une immense joie et un immense espoir pour l’humanité, tout comme les premiers rayons de l’aube annoncent le soleil à celui qui espère la fin de la nuit…

Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ? Demandait la sainte Vierge à Bernadette de Lourdes. Si c’est l’usage de faire un cadeau lors des anniversaires, nous trouverons sans peine, à partir des paroles de Marie ci-dessus, ce qui peut lui faire plaisir !

Pratique : Un sacrifice en l’honneur de la Vierge Marie.

Mercredi 7 septembre : de la férie

Dans ses nombreuses conférences, le Père Derobert, fils spirituel du Padre Pio, aimait raconter le premier entretien qu’il eut avec le stigmatisé du Gargano : après la confession, le Padre Pio lui demande : Crois-tu à ton ange gardien ? Il répondit : Euh… je ne l’ai jamais vu ! Padre Pio lui adressa alors une claque retentissante, lui montra un point derrière lui et lui dit : Regarde bien, il est là et il est très beau ! Le Père Derobert se retourna et ne vit rien. Mais en regardant à nouveau le Padre Pio, il vit le reflet de l’ange dans son œil…

Il est très beau ! c’est à peu près ce que dira aussi Lucie de l’ange de Fatima : un jeune garçon d’environ 14 ou 15 ans, d’une grande beauté, plus blanc que neige et que le soleil rendait transparent comme s’il était en cristal… Nous autres hommes sommes faits d’un corps et d’un esprit, et notre corps est bien limité. L’ange, lui, est un pur esprit, nous dit la doctrine chrétienne, et si nous voyions ces anges, nous serions surpris de leur pureté, de leur unité, et de leur puissance… Puisse la pensée de la beauté des anges nous pousser à consacrer plus de temps à la vie de notre esprit par l’étude et la prière !

Pratique : un moment de lecture spirituelle.

Mardi 6 septembre : de la férie

Le mois de septembre étant consacré aux saints Anges (avec spécialement la fête de saint Michel Archange le 29), nous parlerons d’eux lors des prochains jours de férie de ce mois.

Un Père de l’Eglise remarquait qu’il était difficile de lire un passage de la Bible sans y trouver un ange ! Pour ne parler que de quelques exemples de la vie du Seigneur, il y a un ange lors de l’Annonciation et l’Incarnation de Jésus, une multitude d’anges le jour de sa naissance, un ange lors de sa passion, deux anges pour sa Résurrection et autant pour l’Ascension ! Dieu a voulu créer ces êtres de lumière, et les a associés à la marche de notre monde, c’est une vérité de notre foi… Mais si notre Bible nous révèle cette importance et cette influence des anges dans notre monde, pourquoi ont-ils aussi peu de place dans nos vies ? On en trouve encore pas mal qui craignent les mauvais anges, les démons, mais si peu qui prient les bons anges ! Eux, pourtant, dont le Seigneur nous dit qu’ils contemplent la face du Père dans le Ciel, pourraient nous apporter la lumière qui manque si souvent à nos vies…

Pratique : Une prière à son Ange gardien.

Lundi 5 septembre : saint Laurent Justinien

Laurent naquit à Venise dans l’illustre famille des Justiniani en 1381. Il fut de ces enfants pieux qui semblent avoir compris l’amour de Dieu dès leur jeune âge. Très tôt il sut que le Seigneur l’appelait à la vie consacrée et il chercha dans quel institut il Lui plairait le mieux. Il entra donc à 19 ans chez les chanoines de saint Georges in Alga, et, là-bas, il multiplia les pénitences à la recherche d’une vie parfaite. Il aimait mendier pour le couvent au risque de se faire repousser, sa générosité pour les pauvres était intense, tout comme les longues heures de prières auxquelles il s’adonnait. Remarqué par le Pape Eugène IV, il fut nommé évêque et Patriarche de Venise. Dans cette ville, très luxueuse à l’époque, il garda un train de vie très humble, refusant les nombreux serviteurs que sa charge lui aurait valus, en disant que sa nombreuse famille était les pauvres du Christ ! Il lutta contre la mondanité tant dans son peuple que dans le clergé, et le Ciel fit savoir que les prières du Patriarche avaient particulièrement protégé Venise. Quand il sentit sa fin prochaine, il se fit coucher sur son simple lit en disant : Je vais à vous, ô bon Jésus ! Sa mort, le 8 janvier, fut entourée de faits miraculeux : on entendit le concert des anges, et son corps resta intact pendant deux mois.

A la suite du Seigneur, saint Laurent Justinien n’aimait pas la mondanité chez les fidèles ni chez prêtres. Mes biens chers frères, n’ayez pas peur quand on vous traitera de bigots, c’est toujours parmi ceux-ci que le Seigneur prendra ses saints ! disait le saint Curé d’Ars. Reste à savoir si nous voulons plaire plus à Dieu qu’au monde…

Pratique : acceptons les humiliations de la vie sans rien dire…

Dimanche 4 septembre : 16° après la Pentecôte

Préparons notre Messe du dimanche, et, si possible, en famille.

Qui de vous, si son âne vient à tomber dans un puits, ne l’en retirera pas, même le jour du Sabbat !

Devant les pharisiens prompts à se choquer, Jésus guérit un hydropique le jour du Sabbat et leur reproche leur fausse indignation devant cette guérison : ne sortiraient-ils pas eux-mêmes leur âne du puits s’il venait à y tomber, que ce soit jour de Sabbat ou non ! A première vue, l’Evangile de ce jour semble une discussion pointue sur les obligations exactes du jour du Sabbat. Mais en fait, il va beaucoup plus loin et éclaire un sombre recoin de notre âme… Ce qui ennuie Jésus – me semble-t-il – ce ne sont pas tant les priorités dans le respect du Sabbat, que l’égoïsme qui règne dans nos cœurs ! Pour ce qui est de notre âne, comprenez : notre confort ou  notre tranquillité, le moindre argent que nous gagnons, la plus petite offense qui nous est faite… nous savons être pointilleux … et impitoyables. Mais pour ce qui est de l’hydropique – le prochain – rien ne nous paraît urgent !

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus raconte avec finesse qu’étant enfant on lui avait donné deux bagues en sucre et qu’elle avait résolu de faire cadeau de l’une des deux à sa sœur Céline. Mais voilà qu’au bout de quelques pas le panier qui contenait les précieux trésors était troué : il ne reste plus qu’une bague… Sainte Thérèse se met à pleurer : la bague de Céline est perdue ! Et Thérèse de se demander subitement pourquoi c’était celle de Céline qui était tombée…

Nous avons vraiment besoin d’une conversion intérieure nous dit le Seigneur, et pour cela précipitons-nous sans retard vers le bien que nous voyons : avons-nous un pardon à donner ? une personne nécessiteuse à aider ? quelqu’un à soulager ? Dépêchons-nous : notre âne se noie !

Pratique : un acte de bonté.