Lundi 16 juillet : De la férie, mémoire de Notre Dame du Mont Carmel

Dans la Bible, le mont Carmel était le lieu privilégié où résidait le prophète Elie. On se plut, au cours de l’histoire chrétienne, à voir dans l’histoire de ce prophète, des annonces du mystère de la Vierge Marie. Ainsi au début du 13° siècle des anciens documents nous transmettent l’existence, sur le mont Carmel, d’ermites de notre Dame du mont Carmel. Au temps des croisades et devant la persécution musulmane, ces religieux revinrent en occident, mais ils ne trouvaient pas facilement à recruter des religieux. Ils prièrent donc instamment la sainte Vierge, leur patronne de protéger l’ordre qui lui était spécialement dédié. La sainte Vierge apparut au supérieur de l’ordre, saint Simon Stock le 16 juillet 1251 en disant : Voici le privilège que je te donne, dit-elle à saint Simon Stock, à toi et à tous les enfants du Carmel. Quiconque meurt revêtu de cet habit, ne souffrira pas des feux éternels. Si l’on revêtait le scapulaire du Mont Carmel (c’est-à-dire si l’on se faisait religieux dans cet ordre…) on était assuré du salut ! Les vocations alors affluèrent, l’ordre était sauvé…

Ce privilège de Marie s’étendra à tous les tertiaires du Carmel, c’est-à-dire à tous ceux qui recevraient le scapulaire. De grand saints ont popularisé cet ordre parmi nous : Sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix, et surtout sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. N’hésitons pas à porter ce scapulaire, habit de la vierge Marie, et manifestation simple de notre amour pour Elle.

Pratique : se faire imposer le scapulaire par un prêtre, et le porter

Dimanche 15 juillet : 8° dimanche après la Pentecôte

Faites vous des amis avec les richesses d’iniquité !

L’Evangile de ce jour nous présente la figure étonnante de l’intendant malhonnête. On l’appelle Crux praedicatorum : la Croix des prédicateurs, tellement il est difficile d’expliquer que Notre Seigneur puisse louer un voleur ! Essayons tout de même de dire quelque chose : Il me semble que le vol qui est bon, qui est recommandé par le Seigneur, et qui nous vaudra l’amitié des saints du Ciel : C’est voler le Sang du Seigneur ! Ai-je fait des péchés, des erreurs ? Je peux venir en un instant auprès de Dieu et lui demander sa miséricorde, et le Seigneur, plus prompt à pardonner qu’une mère à tirer son enfant du feu, comme disait saint François de Sales, nous accueillera toujours. Quelle merveille ! Mais c’est limite de la justice, ça ! C’est même un vol, car ce réservoir de miséricorde n’est pas le notre, nous n’y sommes pour rien, nous ne l’avons absolument pas mérité… Notre chance, c’est que le Seigneur nous invite à venir piller ce trésor, et il pourrait bien un jour nous reprocher sérieusement de l’avoir négligé !

Sommes nous vraiment malins ? Plus que les gens du monde ? Allons voler le trésor ! Confessons-nous ! Venons chercher l’Amour dans la communion fréquente ! Demandons pardon au Seigneur pour nos faiblesses et disons Lui notre confiance totale ! Sainte Marie-Madeleine avait compris cela, je pense Elle qui n’a pas craint de venir baigner les pieds du Seigneur de ses larmes et qui entendit la merveilleuse parole : Ses nombreux péchés lui sont pardonnés !

Pratique : Un acte de contrition et un acte de confiance

Samedi 14 juillet : Saint Bonaventure

Jean fidenza naquit à Bagno regio en Etrurie, vers l’an 1217. Frappé d’une grave maladie dans son enfance, sa mère obtint sa guérison par une prière à saint François d’Assise, récemment canonisé. Le nom de Bonaventure qu’il prit plus tard viendrait de cette « bonne aventure ». Il étudia à Paris et choisit d’entrer chez les franciscains. Approfondissant ses études, il devint un très grand savant en théologie. Savant, mais doublé d’une douceur et d’une piété incroyables, surtout envers la Passion du Seigneur et la très sainte Vierge Marie. C’était un homme bon… Le Seigneur l’avait comblé de mérites si aimables que quiconque le voyait se sentait aussitôt le cœur saisi d’amour dira de lui l’auteur des actes du concile de Lyon ! Il devint, à 36 ans, supérieur général des franciscains et il exerça saintement cette charge pendant 17 ans. Devenu évêque et cardinal en 1273 par la volonté du Pape de l’époque, il eut de grande missions, comme celle de préparer le Concile de Lyon pour chercher l’unité avec l’orient. Ses nombreux livres, remplis de piété, lui obtinrent le titre de docteur de L’Église. Il Mourut en 1274, vénéré par ses contemporains.

Il me semble que la vie de saint Bonaventure nous donne une grande leçon… Beaucoup croient qu’il faut réussir dans le monde, avoir de l’aisance financière, et l’admiration des autres. Saint Bonaventure nous dit au contraire que le sommet de notre vie est d’arriver à devenir un homme bon et pieux, quelqu’un rempli d’amour ! Mais cette sagesse est-elle encore comprise ?

Pratique : Veiller à être bon envers tous

Vendredi 13 juillet : De la férie

Passons au deuxième conseil pour garder la ferveur : Le silence !

Il ne faut pas beaucoup d’expérience de la vie pour comprendre que le silence est nécessaire à celui qui réfléchit, à celui qui vit un grand amour, et à celui qui écoute… C’est bien le cas du chrétien qui veut vire un grand amour de Dieu… Il cherchera à garder le silence, surtout au milieu de ce monde qui ne fait que prôner un divertissement bruyant et effréné.

Les Pères du désert avaient le culte du silence comme le raconte cette histoire : Théophile, l’archevêque d’Alexandrie, vint un jour à Scété. Les frères qui étaient réunis, demandèrent à l’abbé Pambo de dire quelques mots à l’évêque pour l’édifier. Mais il répondit :  » S’il n’est pas édifié par mon silence, il ne le sera pas par mes paroles »… Rien à rajouter, pour aujourd’hui je me tais, c’est promis !

pratique : aimer le silence

Jeudi 12 juillet : Saint Jean Gualbert

Jean Gualbert naquit près de Florence vers l’an 995. Il devait devenir militaire quand un de ses parents tua son frère unique Hugues. Peu après, un Vendredi-Saint, Jean avec sa troupe de soldats trouva le meurtrier, et celui-ci se jeta à terre les bras en croix. Troublé, Jean lui pardonna et entré dans une église pour prier, il vit le crucifix incliner trois fois la tête dans sa direction. Cette épisode acheva de le convaincre de donner sa vie au Seigneur dans un monastère. Après quelques années de vie religieuse, il fonda lui-même l’ordre de Vallombreuse, une branche des moines bénédictins. Il participa fortement à la réforme de l’église du 11° siècle, empestée par le fléau de la simonie (achat des ministères ecclésiastiques). Il mourut au monastère de Passignano près de Florence, le 12 juillet 1073.

Saint Jérôme, que nous lisons au bréviaire en ce jour, a de fortes phrases sur le pardon : … On peut alléguer une excuse et dire que l’on n’est pas en état de jeûner, de garder la virginité, de distribuer ses biens aux pauvres. Mais quand il s’agit d’aimer ses ennemis, on ne peut fournir de pareilles excuses ; vous ne pouvez pas dire : je ne puis pas aimer mon ennemi ! Alors ne tardons pas d’obéir à la demande du Seigneur sur ce point…

Pratique : Donnons aujourd’hui vraiment notre pardon à ceux qui nous ont offensés.

Mercredi 11 juillet : De la férie

Dans le cours de spiritualité que je donnais aux séminaristes de première année, il y avait un chapitre qui s’intitulait : les aides de la vie spirituelle. C’est-à-dire l’ensemble des moyens, simples et efficaces pour assurer notre ferveur. Je profiterai alors des prochains jours de férie pour vous expliquer cela…

Le premier conseil était : avoir une règle de vie ! Vous savez sans doute que tous les monastères suivent un règle, un descriptif plus ou moins minutieux des occupations qu’il faut accomplir quotidiennement. C’est ce que je vous invite à faire vous aussi, à votre manière… Prévoir un minimum de prières, une bonne lecture, quelques acte de courage à pratiquer chaque jour devrait être normal pour celui qui veut aimer Dieu en vérité, et qui connait trop par expérience notre tendance à la paresse !

Lors des apparitions de la sainte Vierge à La Salette, la dame demanda aux enfants : Faites-vous bien votre prière, mes petits? « Pas guère, Madame » répondirent-ils. Ah! mes petits, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous qu’un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire. Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage… Mais la Sainte Vierge est-elle écoutée ?

Pratique : Prévoir notre prière quotidienne

Mardi 10 juillet : Les sept saints frères martyrs et saintes Rufine et Seconde.

C’est bien neuf saints que nous fêtons aujourd’hui : Tout d’abord sept frères martyrs, vers l’an 162 à Rome. Le préfet usa de tous les stratagèmes possible pour les amener à sacrifier aux dieux, mais ils demeurèrent fermes, aidés par les exhortations de leur mère. Ils furent martyrisés les uns après les autres, pour essayer de fléchir leur constance, mais ils restèrent toujours fermes dans la foi. Quatre mois après c’est leur mère, sainte Félicité qui subissait le même martyr. Ensuite nous fêtons encore deux martyrs qui étaient sœurs de sang : Sainte Rufine et sainte Seconde. Ces vierges romaines vécurent un siècle après les précédents et refusèrent le mariage car elles avaient voué leur virginité à Jésus-Christ. Rufine fut le première a être battue de verges, mais seconde récrimina que l’honneur du martyre lui revenait aussi. Les deux furent alors décapitées.

Rome célèbre aujourd’hui, parmi ses nombreux martyrs, quelques uns des plus édifiants. On ne sait qui il faut le plus admirer, entre les sept frères totalement fidèles, les deux sœurs qui désirent ardemment témoigner de leur amour pour le Seigneur, ou encore cette mère forte entre toutes ! La liturgie de la Messe a choisi cette dernière, à travers l’épitre qui loue la femme forte, et l’Évangile où Jésus proclame que sa vraie famille est constituée de ceux qui font la volonté de Dieu ! Que le Seigneur nous donne une vraie générosité !

Pratique : Ne nous permettons pas une plainte en ce jour…

Lundi 9 juillet : De la férie

Puisque l’été arrive et que nous sommes un jour de férie, parlons d’un sujet qui nous passionne tous : Les vacances !

Savez vous que la Bible nous invite au repos ? Tout d’abord dans le récit de la création du monde : La Genèse décrit Dieu comme créant le monde en 6 jours, puis 7° jour, Dieu se reposa de toute le travail qu’Il avait fait ! Et bien plus, puisque Dieu s’est reposé le samedi, ce jour restera comme le jour saint de la semaine pendant lequel il sera interdit de travailler… Notre Seigneur aussi invite au repos au chapitre 6 de saint Marc. Les apôtres viennent de rentrer de mission, et Jésus leur dit : Venez vous-mêmes à l’écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Et la Bible précise que : … les visiteurs  étaient si nombreux que les apôtres n’avaient pas même le temps de manger. Pas de doute, il est bien de se reposer !

Nous acceptons bien volontiers que notre vocation n’est pas d’être une bête de travail ; mais l’idéal serait de ne pas oublier que nous ne sommes pas non plus faits pour être des bêtes de plage… Non, nous sommes faits pour l’infini et notre vocation est de devenir enfants de Dieu… Si nos vacances pouvaient être au service de ce beau projet !

Pratique : Préparer la dimension spirituelle de nos vacances…

Dimanche 8 juillet : 7° dimanche après la Pentecôte

Dans l’Évangile de ce jour, notre Seigneur nous met en garde : Méfiez-vous ! Dans tout l’Évangile, on trouve cinq fois cet appel à la méfiance de la part de Jésus-Christ, et, dans presque tous les cas, le Seigneur nous met en garde contre les chefs spirituels du peuple ! Selon l’indication de Jésus Lui-même, l’Église toute sainte est bien composée de pécheurs et il est sage de ne pas tout prendre pour argent comptant… Méfiez-vous des faux prophètes ! C’est l’avertissement d’aujourd’hui. Et qui sont alors précisément les faux prophètes? Dans l’ancien Testament, cela désignait ceux qui parlaient faussement au nom de Dieu et conduisait Israël dans l’erreur et l’infidélité au Seigneur. Donc vous penserez immédiatement qu’aujourd’hui les faux prophètes sont les hommes d’Église propageant un mauvais enseignement ou une mauvaise conduite, et vous aurez raison, mais en partie seulement…

Savez-vous que le baptême a fait de tous les catholiques des prophètes ? C’est-à-dire que tous sont tenus, de par leur baptême, de manifester le chemin de Dieu, par leurs paroles et leurs bons exemples… Et le monde est alors rempli de faux prophètes, et nous en sommes un peu, quelque part ! Je ne crains que les mauvais catholiques disait sainte Bernadette Soubirous. C’est sur, nous, nous savons où est la vérité et ce que le Seigneur nous demande de témoigner…

Pratique : Un examen de conscience sur le témoignage que nous portons

Samedi 7 juillet : Saints Cyrille et Méthode

Cyrille et Méthode, frères de sang, naquirent au 9° siècle à Thessalonique. Cyrille fit de brillantes études puis choisit les ordres sacrés, tandis que Méthode se dirigeait vers la vie monastique. Il furent appelés tous deux par l’empereur de Constantinople Michel III pour évangéliser la Moravie (actuellement en Hongrie). Ils inventèrent l’écriture pour la langue slave ( écriture qu’on appelle encore « cyrillique » ) et traduisirent en cette langue la Bible et la liturgie, et connurent de grands succès apostoliques. Ils revinrent à Rome en 867 et présentèrent leur œuvre au pape Adrien II qui les défendit contre leurs détracteurs et les consacrèrent évêques. Peu après Cyrille mourut à Rome le 14 février 869 à l’âge de 42 ans, tandis que Méthode repartit pour la Moravie où il développa énormément, aidé de ses disciples, toute la mission de l’Église dans les pays sous influence slave. Méthode mourut le 6 avril 885. Les deux saints furent appelés les apôtres des Slaves et furent déclarés co-patrons de l’Europe en 1980.

Avec Cyrille et Méthode brille de mille feux l’idéal missionnaire : Ils eurent la volonté de répandre le feu de l’amour de Dieu ! Ils donnèrent toute leur vie à la Mission que le Seigneur leur avait réservée ! Ils s’adaptèrent à la culture et aux mentalités locales pour amener à Jésus-Christ ! Que le Seigneur renouvelle l’esprit missionnaire dans nos pays où il semble disparu…

Pratique : Une prière pour que de nouveaux missionnaires se lèvent.